Les nuits sont de moins en moins noires. Les éclairages publics sont en train de faire disparaître la possibilité d'observer les étoiles et ne laissent qu'un halo lumineux ne permettant plus d'apprécier cette occupation vieille de plusieurs millénaires.

Une étude parue dans Science relève que la pollution lumineuse a augmenté de près de 10% annuellement ces dix dernières années, d'après les observations obtenues auprès de 50 000 personnes, principalement en Europe et en Amérique du Nord.

Au rythme actuel, la pollution lumineuse pourrait encore doubler dans les vingt prochaines années. On ne verrait plus alors qu'une centaine d'étoiles là où on peut encore en compter 250 actuellement.

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Observer les étoiles devient donc d'une certaine façon un luxe, au moins pour les sociétés occidentales nimbées d'éclairages publics qui ne permettent plus d'observer le cosmos et la Voie lactée (sans compter les récentes pollutions du ciel comme celles des satellites Starlink).

Les éclairages LED en cause ?

Cette accélération ressentie (qui est même supérieure à ce que mesurent les satellites) est associée dans l'étude à la multiplication des éclairages de type LED. Leur part de marché est passée de quasiment nulle en 2011 à près de la moitié des éclairages en 2019, et ce n'est pas sans poser des problèmes pour la faune et la flore.

En effet, les éclairages LED, peu énergivores et très lumineux, créent des perturbations en générant des poches de lumière dans des zones qui restaient dans l'ombre jusqu'à présent.

Des effets sur la biodiversité

Ces changements du milieu ambiant transforment les relations entre espèces (notamment prédateur / proie) ou déstabilisent celles qui ont besoin d'obscurité pour s'épanouir.

En 2019, un rapport de l'ANSES sur la nocivité potentielle de la composante bleue des lumières LED pointait déjà du doigt l'effet de ce type d'éclairage sur l'environnement et les conséquences sur la biodiversité.

Les teintes froides des LED peuvent aussi générer des troubles pour la rétine, avec un risque de dégénérescence maculaire accrue, et perturber le cycle circadien via les écrans des appareils mobiles et des ordinateurs.

Source : Radiofrance