Après avoir passé du temps à étudier les gyres, ces zones océaniques concentrant les déchets plastiques rejetés à la mer, les scientifiques sont désormais en mesure d'estimer leur quantité flottant à la surface des océans.
Selon un article paru dans la revue PLOS ONE, leur volume est estimé en première approche à environ 269 000 tonnes, représentant quelque 5 milliard de morceaux allant du micro-fragment aux plus grosses pièces.
Il s'agit plus d'un ordre de grandeur que d'un chiffre avéré qui pourrait être en fait plus important et les manifestions les plus visibles de cette pollution sont représentées par les gyres, des zones présentes dans tous les océans et où se concentrent les déchets par l'effet du croisement des grands courants océaniques.
Mais si ces zones peuvent être impressionnantes par leur étendue, elles ne sont qu'une partie visible d'une pollution par les déchets plastiques qui touche également gravement les reliefs côtiers, en particulier ceux de la Méditerranée.
Autre point mis en évidence, la répartition de la pollution est plutôt homogène entre hémisphère nord et sud alors que le premier produit plus de déchets du fait de sa plus forte industrialisation. L'un des problèmes soulevés par l'étude est que le volume de déchets plastiques visibles flottant à la surface des océans n'est pas très important au regard de la production de plastique, qui se compte en centaines de millions de tonnes par an.
La pollution plastique visible ne serait donc qu'une fraction de la pollution réelle, l'essentiel étant constitué de micro-débris dont on ne sait pas trop ce qu'ils deviennent. Une partie est en train d'empoisonner les espèces sous-marines, une autre se dépose sans doute sous forme de sédiments au fond des océans ou est relarguée sur les reliefs, une dernière est peut-être finalement détruite par l'action des rayons UV...