Difficile d'échapper aux plates-formes SnapDragon et aux modems conçus par Qualcomm dans les smartphones de milieu et haut de gamme et dans un grand nombre de tablettes cette année. Les problèmes de pénurie qui avaient freiné la production des composants l'an dernier est oubliée et le lancement précoce des SoC SnapDragon 600 et 800 dès le début de l'année a court-circuité la concurrence, notamment Nvidia et ses Tegra.
Sur l'ensemble de l'exercice fiscal, Qualcomm a généré un chiffre d'affaires de 24,87 milliards de dollars (+30% sur un an) et son bénéfice net atteint 6,85 milliards de dollars (+12% sur un an). Le groupe a écoulé 716 millions de SoC, en hausse de 21% sur un an.
Or, en Asie, plusieurs fabricants de puces mobiles sont en train d'émerger comme de véritables concurrents bien installés sur ces marchés, à commencer par MediaTek qui devient de plus en plus visible et obtient des contrats chez les plus grands fabricants de terminaux.
Si le segment des smartphones haut de gamme connaît une stagnation, le très fort rythme de croissance de Qualcomm ne pourra que s'affaiblir. Le groupe a déjà senti le danger venir en préparant une offre de puces mobiles pour les terminaux d'entrée de gamme et ce segment devrait monter dans les priorités de la firme.
Paul Jacobs, CEO de Qualcomm, a indiqué à Reuters que le rythme de lancement de nouveaux processeurs milieu/haut de gamme avait été très rapide ces derniers trimestres, plus que ce que pouvaient intégrer les fabricants.
D'où une volonté de ralentir un peu cette cadence et de concentrer les efforts sur l'entrée de gamme ainsi que sur de nouveaux marchés, comme les microcontrôleurs et capteurs pour applications domotiques mais aussi le wearable computing, dont Qualcomm a directement produit un démonstrateur avec la montre connectée Qualcomm TOQ durant le salon IFA 2013 de Berlin.
Malgré tout, en fixant un objectif de chiffre d'affaires entre 26 et 27,5 milliards de dollars pour l'exercice fiscal 2014, Qualcomm se positionne au bas du consensus des analystes et ne prévoit pas plus de 10% de croissance. Le groupe restera en très bonne santé et l'un des grands leaders de son secteur mais il dégagera moins de valeur pour ses actionnaires, ce qui a conduit à une chute assez sévère de son cours de 4%.