Les technologies réseaux de prochaine génération, LTE et WiMAX, ont commencé leur déploiement ou sont sur le point de le faire. Si elles offriront aux consommateurs des débits largement plus importants qu'actuellement, ouvrant la voie à de nouveaux usages, elles offriront d'intéressants retours sur investissement pour les fabricants et équipementiers.

Le groupe américain Qualcomm travaille à la conception de chipsets mobiles compatibles avec ces nouveaux réseaux proto-4G mais il possède également une branche d'activité totalement dédiée à la gestion de son portefeuille de brevets, qui génère un pourcentage important de son chiffre d'affaires annuel, tout en étant parfois source de litiges sérieux à propos de ses politiques de licences.

Les questions de brevets liées aux technologies 3G et les royalties qui en découlent ont fait l'objet d'intenses batailles juridiques entre Qualcomm et Nokia, révélant les énormes enjeux financiers sous-jacents. Pour donner une idée de ceux-ci, Samsung a ainsi récemment annoncé un accord de licence avec Qualcomm sur des technologies mobiles à hauteur de 1,5 milliard de dollars.

Si le climat concernant les technologies proto-4G devrait être plus serein, les acteurs industriels ayant pris la mesure des dangers de politiques de licences non concertées pour la croissance même du marché, Qualcomm restera un acteur incontournable du côté des brevets.


Belles rentes à venir pour Qualcomm avec LTE

Le cabinet d'études ABI Research note en effet que le groupe américain est à l'origine de 24% des demandes de brevets autour de LTE faites à l' ETSI ( European Telecommunications Standards Institute ) et de 16% des quelque 26 000 brevets liés de près ou de loin aux technologies réseaux proto-4G ( LTE et WiMAX ), devant Samsung ( 12% ) et Nokia ( 6% ).

Pour la propriété intellectuelle concernant plus spécifiquement LTE, Qualcomm, avec ses 24%, se place devant des sociétés comme InterDigital ( 18% ), Huawei ( 10% ), LG ( 9% ), Nokia ( 9% ) et Samsung ( 7% ). Pour Stuart Carlaw, analyste chez ABI Research, " l'innovation dans ce secteur se poursuit sans faiblir. Etant donné que ces déclarations ( ndlr : faites à l' ETSI ) reflètent les travaux menés sur les 18 derniers mois, il n'est pas impossible que le paysage se modifie dans les deux ans à venir, à mesure que le marché de la 4G ( ndlr : que nous nommons ici plus précisément proto-4G ) se met en place. "

Le paysage des détenteurs de brevets sur les technologies réseaux proto-4G ne devrait pas être très différent de celui de la 3G, avec toutefois l'émergence de quelques nouveaux acteurs, comme le chinois Huawei ou le sud-coréen Samsung, bien décidés à ne pas seulement servir de pourvoyeurs de rentes aux maîtres de la propriété intellectuelle.