Le groupe Qualcomm est connu pour ses composants SnapDragon et ses technologies réseau, développés grâce à une intense activité de R&D. Cela lui a permis de détenir une solide propriété intellectuelle qui génère en retour des droits de licence.

Qualcomm SnapDragon L'activité de licensing du groupe est loin d'être négligeable puisqu'elle génère près d'un tiers des revenus annuellement. Détenant d'importants brevets en matière de 3G, 4G et bientôt 5G, le groupe dispose d'un levier fort dans les négociations...avec le risque d'en abuser.

C'est ce que lui reproche la KFTC (Korean Fair Trade Commission) qui vient de prononcer une lourde sanction de 853 millions de dollars pour abus de position dominante et pratiques anticoncurrentielles. Elle accuse Qualcomm d'avoir cassé le jeu de la libre concurrence en forçant la signature de contrats de droits de licence inéquitables, en menaçant de limiter l'approvisionnement en composants mobiles critiques pour les réfractaires.

Le groupe est également accusé d'avoir profité de sa position dominante pour obliger les fabricants de smartphones à accepter des contrats qui leur étaient défavorables. Ce n'est pas la première fois que la Corée du Sud (et d'autres régulateurs dans le monde) s'agacent des pratiques de Qualcomm mais elles prennent une couleur particulière dans un pays très en avance sur la 4G et qui compte être l'un des premiers à passer à la 5G.

Qualcomm a déjà indiqué qu'il comptait faire appel de la décision de la KFTC et réfute les accusations en affirmant que sa stratégie de licensing est en place depuis des décennies sans que cela ait constitué un problème jusque là ni empêché l'accès au marché pour ses concurrents.

Samsung, l'un des fleurons de l'industrie électronique coréenne, travaille pourtant depuis des années sur la conception de ses propres processeurs et modems lui permettant de ne plus avoir à verser de coûteuses royalties à ses fournisseurs.

Début 2015, c'est en Chine que Qualcomm a dû faire face aux critiques de la NDRC concernant sa stratégie sur les droits de licence. Le groupe n'est sorti de cet écueil qu'en acceptant de verser près de 1 milliard de dollars. Il avait par ailleurs déjà été sanctionné en 2009 par la KFTC, pour un montant moindre, mais toujours pour abus de position dominante et pour ses pratiques de licensing.