Mais depuis février 2011, Nokia a choisi de se tourner vers Windows Phone et c'est logiquement Qualcomm, seul fournisseur officiel de processeurs mobiles pour la plate-forme mobile de Microsoft, qui va proposer ses processeurs dans les premiers terminaux du finlandais.
De Symbian à Windows Phone
Android était donc un choix possible pour Nokia, face à un système Symbian qui avait bien fonctionné pendant des années mais dont la mise à jour pour prendre en compte l'évolution des technologies mobiles était devenue impossible à gérer, tandis que MeeGo, conçu en collaboration avec Intel, ne permettait pas de développer une gamme solide de terminaux dans un temps court.
Plus grave pour le groupe finlandais, de nombreux acteurs s'y intéressent, avec des produits convaincants, rendant très difficile une nécessaire différenciation des appareils mobiles. Dans le cas de Windows Phone, il était possible de jouer cette carte de la différenciation, le système étant encore jeune et le nombre d'acteurs réduit.
Par ailleurs, Nokia et Microsoft disposent de ressources mobiles complémentaires pouvant être facilement combinées. D'où le choix de se tourner finalement vers la plate-forme de Microsoft. qui semblait la plus à même de relancer le groupe finlandais.
Une stratégie vers le succès en cinq points
Pour réussir à convaincre, Stephen Elop a cité cinq éléments clés de la stratégie devant porter Windows Phone. Le premier point concerne bien sûr la nécessité de répondre aux attentes du public. Nokia possède une longue expérience dans le domaine mobile, et l'intégration des technologies dans les téléphones, tandis que, de son côté, Windows Phone propose une interface utilisateur à base de hubs, différente de ce que fait la concurrence, et visiblement appréciée dans les enquêtes consommateurs.
Le succès de la plate-forme ne passera pas sans un soutien solide des opérateurs. Nokia a peu de poids aux Etats-Unis ( marché essentiel pour les smartphones ) mais il dispose d'importants appuis partout ailleurs ( notamment sur les marchés émergents ) dans le monde qui peuvent aider à la visibilité de Windows Phone.
Au contraire, Windows Phone peut servir de porte d'entrée à Nokia sur le marché US et de sésame auprès de ses opérateurs. Les possibilités d'intégration étroite des services mobiles et applications des opérateurs au sein de l'interface utilisateur jouent aussi en faveur de Windows Phone 7.
L'arrivée de Nokia dans le marché des tablettes ne se fera ainsi qu'au prix d'un gros effort de différenciation pour éviter de se retrouver avec un énième produit n'apportant que peu de valeur ajoutée.
Enfin, pour réussir cette transition, Nokia a besoin du soutien des développeurs. Le message s'adressait ici particulièrement à l'auditoire américain et sous les auspices du rapprochement entre Nokia et Qualcomm, ce dernier n'étant pas seulement un concepteur de composants mais aussi un créateur d'outils de développement optimisés pour ses plates-formes matérielles.
Et de mettre en avant la puissance de son portail de téléchargement de contenus ( 5 millions de téléchargements chaque jour ) grâce à une présence dans environ 200 pays. Autant d'atouts qui, au-delà des discours fédérateurs, doivent maintenant être mis en pratique, Nokia et Qualcomm étant redevenus les meilleurs amis du monde.