Ils ont créé la polémique il a quelques années lorsque les États-Unis les ont rendus obligatoires dans les aéroports internationaux : les scanners corporels sont de formidables machines qui en laissaient malheureusement trop voir des passagers.
Sur le principe, le scanner corporel est une véritable prouesse technologique, ces portiques permettent à un opérateur de visualiser au travers des vêtements pour repérer tout élément suspect potentiellement dangereux ou illégal camouflé sur une personne. Au départ, le système devait éviter les fouilles corporelles jugées trop invasives et pas suffisamment performantes. Mais face à l'idée de voir son corps visualisé presque nu sur un écran, les voyageurs ont crié au scandale et à la violation de leurs droits à l'intimité.
Retirés des aéroports, les scanners devraient prochainement être soumis à une consultation pour envisager leur retour sous certaines conditions, mais dans l'attente, une partie des modèles retirés trouvent des applications dans l'univers carcéral.
Selon le Federal Times, 154 de ces scanners corporels auraient déjà été distribués dans des prisons des états de l'Iowa, Louisiane et Virginie, et 5 autres auraient été envoyés directement dans les bureaux de shérif de l'Arkansas.
Rapiscan, le fabriquant de ces dispositifs, n'avait pas réussi à se conformer dans les temps à une requête du Congrès américain imposant de substituer des images de corps nus avec des rendus plus subjectifs. En outre, la question de la surexposition aux radiations était au menu pour ne rien arranger aux affaires du constructeur.
Des questions qui ne semblent pas être de rigueur lorsqu'il est question des détenus. Les portiques sont désormais utilisées pour rendre la fouille des personnes incarcérées plus rapide et plus efficace, afin de lutter contre la contrebande ou la dissimulation des armes artisanales.
Certains détenus se sont déjà soulevés contre cette violation de vie privée. L'état du Mississippi débat actuellement d'une loi visant à n'imposer le recours au scanner corporel que dans le cadre de la suspicion de dissimulation d'objet interdit ou dangereux et non d'en faire une utilisation massive systématique.