Pour Pascal Emond, " Twitter n'est pas jouer ". Dans un éditorial, le responsable de TF1 News et LCI Radio fait part de son ressentiment alors que pour le premier tour des élections régionales 2010, les fuites plus ou moins précises sur Internet avec comme caisse de résonance Twitter sont allées bon train. Il estime que " la publication d'estimations avant l'heure dite sur l'Internet  français pose de graves problèmes de fond ".

Pascal Emond pointe du doigt le " comportement de schizophrénie " de certains journalistes : " le tiraillement entre le sentiment grisant de braver une loi que l'on juge obsolète, à tort ou à raison, et la nécessaire responsabilité due à son métier et à son média d'appartenance ".

Il fait mine d'être taraudé par une question : " Les défenseurs de l'exception Twitter opposent déjà la réactivité et la soi-disant salubrité démocratique d'Internet aux médias ringards, obéissant au CSA et à la loi. Mais qu'y a-t-il de démocratique à proposer des estimations susceptibles de changer leur façon de voter à, au mieux, quelques dizaines de milliers de "happy few" ? "

Pascal Emond ajoute que la population présente sur Twitter en France est " loin d'être représentative ", et ' la divulgation d'estimation creuse donc l'inégalité entre les citoyens devant l'élection '.

Comme il est quasiment sûr que cette vive réaction ne changera pas la donne pour le second tour avec des fuites Internet qui seront encore d'actualité, il est aussi sûr que TF1 News, " à l'instar de TF1 et de LCI ", ne publiera " rien avant 20h ". " Quitte à passer pour des ringards ", revendique Pascal Emond.

Il précise que comme les sondeurs organisent leur travail en fonction de la loi, une estimation est incomplète avant 20h. " Il est dangereux de l'ériger en élément d'information à disposition de l'électeur ".