Les scams sont principalement des arnaques par email où un destinataire peut par exemple être sollicité parce qu'il a gagné à une soi-disant loterie, ou qu'il est prétendument menacé d'une poursuite en justice par un cabinet d'avocats pour avoir procédé à du téléchargement illégal. Il y a bien d'autres exemples.
Le but des cyberarnaqueurs est d'obtenir des informations personnelles et potentiellement sensibles, voire de l'argent. Et pour ces arnaqueurs, le temps c'est justement aussi de l'argent. C'est en tout cas le postulat de départ du projet Re:scam.
Porté en Nouvelle-Zélande par l'initiative de sécurité en ligne Netsafe, le projet Re:scam est articulé autour d'un agent conversationnel (ou chatbot) qui est annoncé doté d'intelligence artificielle. Son but est de faire perdre du temps à ceux qui envoient des emails de scam.
Si un internaute pense avoir reçu ce type d'email, il le transmet à me@rescam.org. Un compte proxy est alors ouvert pour répondre au cyberarnaqueur et pour protéger l'adresse mail personnelle. L'arnaqueur se retrouve alors avec le chatbot comme interlocuteur.
L'agent conversationnel va jouer le candide et se lancer dans une discussion sans fin. Il a la capacité d'adopter plusieurs types de personnalité, faire preuve d'un certain humour et n'évite pas des erreurs grammaticales. L'objectif est de tromper le plus longtemps possible l'arnaqueur pour lui faire croire qu'il discute avec une victime humaine potentielle.
Cette perte de temps pourrait se traduire par une perte de victimes réelles. Même si Netsafe évoque de l'intelligence artificielle pour son projet, la discussion avec le chatbot peut parfois donner l'impression de réponses pré-programmées. Lorsque cette conversation a pris fin, Re:scam en envoie une copie.
À ce jour, Re:scam indique avoir envoyé près de 55 000 emails. En tout cas, un tel chatbot fait sourire.