Les réseaux cellulaires 2G et 3G vont prochainement tirer leur révérence après plusieurs dizaines d'années de bons et loyaux services, de sorte qu'il n'y aura plus d'ici 2030 que le 4G et la 5G à disposition, tandis que la 6G pourrait faire ses premiers pas sur les marchés les plus précoces.

En prévision de cette transition, la FFT (Fédération Française des Télécoms) a diffusé un document expliquant les raisons qui poussent les opérateurs mobiles à éteindre ces réseaux de génération plus ancienne.

Plusieurs éléments sont mis en avant, comme le coût de la maintenance et la raréfaction du personnel qualifié capable d'oeuvrer sur ces réseaux vieillissants, leur moindre capacité au regard de l'évolution des usages portés vers la data mobile (avec amélioration des débits et réduction des temps de latence) ou les effets du New Deal Mobile signé en 2018 avec le gouvernement pour mettre en avant la 4G qui écartait déjà les déploiements 2G.

Libérer des fréquences, améliorer les performances énergétiques

C'est aussi une question de sécurité. Les réseaux 2G et 3G utilisent d'anciens protocoles et ne plus adaptés aux nouvelles menaces, notamment pour tous les services de communications.

D'autre part, les réseaux 2G et 3G sont beaucoup moins efficaces énergétiquement que les réseaux 4G et 5G et ils occupent de précieuses bandes de fréquence qui pourront être réallouées aux réseaux de nouvelle génération dans le cadre d'un refarming des bandes spectrales.

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Ces bandes plus basses permettront d'étendre la couverture des réseaux et d'offrir une meilleure qualité de signal à l'intérieur des habitations, en contrepartie de vitesses de transfert plus faibles.

Les performances énergétiques sont également très sensibles alors que l'impact environnemental du monde numérique est pointé du doigt : 37 kWh / Go pour le réseau 2G et 2,9 kWh / Go pour le réseau 3G quand la 4G consomme 0,6 kWh / Go et la 5G 0,06 kWh / Go.

La comparaison est un peu bancale puisque les usages et les volumes ne sont pas les mêmes mais elle illustre le gouffre énergétique que représenterait le maintien des réseaux d'ancienne génération pour les besoins actuels.

L'arrêt de la 2G / 3G ne fait pas que des heureux

Dans l'argumentaire des opérateurs télécom, tout semble donc prévu, jusqu'aux échanges de données professionnelles en IoT (Internet des objets) qui peut désormais se passer des réseaux 2G et 3G en utilisant des technologies s'appuyant sur les réseaux 4G et 5G (LTE-M, Nb-IoT...).

Il reste toutefois des mécontents face à la disparition des anciens réseaux. Les constructeurs automobiles n'ont pas prévu grand-chose pour faire face à l'arrêt de la 2G et de la 3G et remplacer le système d'alerte d'urgence européen eCall qui se déclenche en cas d'accident pour appeler des secours...en passant par la 2G ou la 3G.

Alors que les réseaux seront bientôt éteints, les constructeurs continuent de vendre des véhicules neufs dotés de modules 2G et 3G qui ne serviront bientôt plus à rien. En attendant une remise à plat des technologies avec un nouveau système eCall NG qui n'arrivera pas avant 2027 au mieux, il n'y a pas de consensus sur la façon de gérer l'impasse technologique qui s'annonce.