Après un premier échec connu en avril 2023, la deuxième tentative d'ispace n'a pas eu plus de réussite pour se poser sur la Lune. La société privée japonaise officialise la fin de mission prématurée de Hakuto-R M2.
« Les contrôleurs de mission ont déterminé qu'il était peu probable que la communication avec l'atterrisseur puisse être rétablie. Par conséquent, l'objectif de la neuvième étape ne peut pas être atteint. Il a été décidé de conclure la mission. »
Pour l'atterrisseur Resilience, cette neuvième étape était l'achèvement de la séquence d'atterrissage lunaire. En cas de succès, la dixième étape aurait été d'établir un système stable après l'atterrissage, soit en matière de communications et d'alimentation.
Un si long voyage pour Resilience...
Resilience avait quitté la Terre le 15 janvier dernier à bord d'une fusée Falcon 9 de SpaceX. L'entrée en orbite lunaire avait eu lieu le 6 mai. En utilisant les forces gravitationnelles pour des ajustements de trajectoire, le long périple vers la Lune a permis d'économiser du carburant.
Avec pour cible la mer lunaire Mare Frigoris dans l'hémisphère nord de la face visible de la Lune, l'engin devait toucher au but le jeudi 5 juin à 21h17 (heure de Paris).
Après la transmission des commandes pour initier la séquence d'atterrissage, Resilience a entamé sa phase de descente. L'altitude a chuté de 100 km à environ 20 km au-dessus de la surface de la Lune, puis l'atterrisseur a allumé son moteur principal afin de commencer la décélération.
La position de Resilience a été confirmée comme étant presque verticale. Toutefois, la télémétrie a été ensuite perdue et aucune donnée pour indiquer un alunissage réussi n'a été reçue, même après l'heure d'atterrissage attendue.
La perte des charges utiles et du rover Tenacious
Sur la base des données disponibles, ispace explique que le télémètre laser pour mesurer la distance par rapport à la surface de la Lune a rencontré des retards dans l'obtention de mesures valides. En conséquence, l'atterrisseur n'a pas pu décélérer suffisamment pour atteindre la vitesse requise.
« Il est actuellement supposé que l'atterrisseur a probablement effectué un atterrissage brutal sur la surface lunaire. » Autrement dit, un crash. ispace souligne qu'après la perte de communication avec Resilience, une commande de redémarrage envoyée est restée vaine.
Resilience transportait notamment un petit rover Tenacious de 5 kg pour explorer la surface de la Lune et recueillir un échantillon de régolithe. Un rover lunaire fabriqué en Europe et développé par la filiale de ispace au Luxembourg, grâce au cofinancement du programme spatial national luxembourgeois. Ce dernier est géré par l'Agence spatiale luxembourgeoise qui travaille avec l'Agence spatiale européenne (ESA).
Prochain rendez-vous en 2026 pour ispace ?
Dans l'immédiat, la priorité de ispace est d'analyser les données de télémétrie obtenues afin d'identifier les causes de ce second échec qui sera difficile à digérer. A priori, il ne remet pas en cause de futures missions avec ispace qui a pour ambition de déployer des essaims de rovers sur la surface de la Lune grâce à ses atterrisseurs.
La filiale de ispace aux États-Unis développe un atterrisseur APEX 10 pour Draper dans le cadre de l'initiative Commercial Lunar Payload Services (CLPS) de la Nasa. Une troisième mission pour ispace prévue en 2026 et sur la face cachée de la Lune.
« ispace vise à étendre la sphère de la vie humaine dans l'espace et à créer un monde durable en fournissant des services de transport à haute fréquence et à faible coût vers la Lune. »
N.B. : Source images : ispace.