Pour son premier trimestre fiscal 2013, terminé fin mai, Research in Motion ( RIM ) reste toujours pris dans la spirale infernale qui l'a affaibli tout au long de l'année 2011. Le chiffre d'affaires s'effondre de 43% sur un an, atteignant 2,8 milliards de dollars, et le groupe affiche une perte nette de  518 millions de dollars quand il faisait d'un bénéfice de 695 millions de dollars l'année dernière à la même époque ( données GAAP ), ou une perte de 192 millions de dollars hors événements exceptionnels.

Le fabricant a écoulé 7,8 millions de smartphones et annonce un volume de 260 000 tablettes PlayBook livrées ( mais pas forcément vendues aux consommateurs finaux ). Les promesses de BlackBerry 10, sa future plate-forme, pèse sur les ventes de ses produits mobiles actuels en plus de la forte concurrence sur le secteur.

Et justement, BlackBerry 10, qui est vu comme la dernière chance pour RIM de remonter la pente, ne sera finalement pas lancé au second semestre 2012. Thorsten Heins, CEO du fabricant canadien, a indiqué que le lancement était reporté au premier trimestre 2013.


BlackBerry 10 reporté, un tiers des effectifs supprimé
Il se justifie en indiquant que malgré les progrès accomplis, la finalisation de la plate-forme avait pris du retard et qu'il ne veut pas lancer un produit qui ne serait pas parfaitement au point. S'il se dit confiant dans le succès de sa future plate-forme et dans le soutien des développeurs, cela signifie aussi que les premiers smartphones BlackBerry 10 ne seront pas disponibles pour les fêtes de fin d'année 2012, période pourtant propice aux ventes de produits mobiles.

Cela reste cependant une très mauvaise nouvelle alors que tous les espoirs de reprise sont placés dans cette évolution de sa plate-forme et qu'un lancement au second semestre de l'année était déjà vu par nombre d'analystes comme bien tardif pour espérer inverser la vapeur.

Autant dire que les trimestres à venir continueront d'être très difficiles pour le fabricant qui annonce par ailleurs la suppression de pas moins de 5000 postes sur les 16 500 que compte la société. Une saignée de 30% que Thorsten Heins justifie par le fait que le fabricant doit impérativement réduire sa voilure pour s'adapter aux conditions délicates qu'il connaît depuis plusieurs trimestres. Elle fait partie des efforts du programme CORE de restructuration pour tenter d'économiser 1 milliard de dollars à court terme.

Et comme la société ne s'attend à aucune amélioration dans les trimestres à venir, malgré ses efforts pour mettre en avant ses terminaux sous l'actuel BlackBerry OS 7, elle chute une nouvelle fois lourdement en bourse, lâchant encore 14% pour tomber à 7,85 dollars l'action, son plus bas niveau depuis neuf ans.