Avec pour source d'inspiration la nature et le biomimétisme, le domaine de la robotique molle est encore balbutiant et semble surtout prometteur dans le secteur de la santé. Plutôt que de matériaux rigides, il s'agit d'exploiter des matériaux mous.
On se souviendra notamment de l'Octobot conçu l'année dernière et faisant office de preuve de concept pour un robot entièrement mou et surtout autonome. Dans la robotique molle, la question de l'énergie demeure un défi.
En s'inspirant de l'art du pliage du papier japonais origami, des chercheurs de l'université Harvard et du MIT ont créé des muscles artificiels qui doivent ajouter de la force à des robots mous, et leur permettre de soulever des objets de jusqu'à mille fois leur propre poids.
Ces muscles utilisent seulement la pression de l'eau ou de l'air pour entrer en action. L'université Harvard explique que chaque muscle artificiel est constitué d'un squelette interne avec des matériaux comme une bobine métallique ou une feuille de plastique avec un pliage particulier, et entouré de fluide ou d'air dans un sac servant de peau.
" Un vide appliqué à l'intérieur du sac déclenche le mouvement du muscle en provoquant l'affaissement de la peau sur le squelette, créant ainsi une tension qui entraîne le mouvement. Aucune autre source d'énergie ni aucun apport humain n'est nécessaire pour diriger le mouvement du muscle. Il est entièrement déterminé par la forme et la composition du squelette. "
Selon les chercheurs, un muscle de 2,6 g peut soulever un objet de 3 kg, et peut être fabriqué en dix minutes en utilisant des matériaux coûtant moins de 1 $. Les applications possibles touchent également des appareils chirurgicaux, des exosquelettes portables ou encore l'exploration spatiale.