Le 20 août 2025 s'inscrit déjà comme une date capitale pour la recherche spatiale. La Russie peaufine le décollage de son biosatellite Bion-M No. 2. Il sera propulsé par une fusée Soyuz-2.1b, depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.
Cette mission représente une étape essentielle pour le programme russe lié à l'exploration de l'espace lointain et des missions longues. Elle vise à percer les secrets des effets du vol spatial sur le vivant.
Le vaisseau, affectueusement baptisé "Arche de Noé" en raison de sa cargaison étonnamment variée, transportera 75 souris, plus d'un millier de drosophiles, et d'autres spécimens biologiques comme des bactéries et moisissures. Pendant un mois entier, ces passagers uniques seront soumis à des niveaux de rayonnement particulièrement élevés. Le but ? Recueillir des informations vitales sur les répercussions biologiques du voyage dans l'espace. Des données cruciales pour l'avancement des missions lointaines. Et pour anticiper les impacts à long terme sur la santé humaine. Ce n'est pas une première pour la Russie, la mission Bion-M No. 1 ayant déjà volé en 2013. Mais cette nouvelle mouture promet une exposition aux radiations bien plus intense. Elle simule davantage les conditions des périples interplanétaires.

Pourquoi des souris et des drosophiles dans l'espace ?

L'un des axes centraux de la mission Bion-M No. 2 concerne l'étude approfondie de l'impact des radiations spatiales sur les souris. Ces rongeurs ont été sélectionnés pour des raisons évidentes : leur ressemblance génétique avec l'être humain, leur cycle de vie bref, permettant de suivre les évolutions sur plusieurs générations, et leur sensibilité accrue aux radiations.

Une telle expérience pourrait avoir des répercussions considérables pour les futurs voyages habités. Les souris seront réparties en trois groupes distincts : un groupe témoin sur Terre, dans des conditions habituelles ; un second groupe dans un simulateur de vol au sol ; et le troisième groupe passera un mois en orbite. Les résultats permettront de comparer précisément la santé et les réactions biologiques de chaque groupe. Chaque unité de transport des souris est équipée de systèmes essentiels : alimentation, éclairage, ventilation, et gestion des déchets. Des caméras et capteurs spécialisés fourniront des données en temps réel sur leur état. Certaines souris seront même munies de puces pour suivre leurs changements physiologiques.

À leur retour sur Terre, les chercheurs analyseront leur adaptation à l'environnement spatial et leur réadaptation à la gravité terrestre. Ces informations aideront à cerner les effets à long terme du vol spatial et les risques potentiels. Outre les souris, plus de 1 000 drosophiles (mouches à fruits) font partie de l'équipage. Ces insectes sont fréquemment utilisés en biologie grâce à leur cycle de vie rapide et leur génome bien caractérisé. Leur présence offre un niveau d'information supplémentaire sur la façon dont les conditions spatiales affectent les organismes à divers degrés de complexité. La diversité des espèces étudiées promet une collecte de données exhaustive pour la recherche biologique en microgravité.

Des simulants lunaires : un test pour la construction extraterrestre ?

La mission Bion-M No. 2 ne se cantonne pas à la biologie, loin de là. Un autre volet significatif concerne l'examen des simulants de régolithe lunaire. Ce sont des matériaux conçus pour reproduire la poussière et les roches que l'on trouve à la surface de la Lune, en particulier celles des hautes latitudes. L'objectif de cette expérimentation est d'évaluer comment le rayonnement spatial et le vide influencent ces matériaux. Les conclusions auront des implications majeures pour les futurs projets de construction lunaire.

La capacité à utiliser des ressources locales pour bâtir des structures sera un facteur déterminant pour l'établissement d'habitations durables sur la Lune. Ces simulants lunaires seront analysés avec minutie après leur retour sur Terre, afin de déceler les altérations subies par leur exposition aux conditions spatiales. Cette collaboration entre l'Institut Vernadsky et l'IMBP pour la préparation des simulants souligne l'importance de cette mission dans l'avancement de notre compréhension scientifique des matériaux de construction spatiaux.

Tester ces matériaux dans l'espace aidera aussi les scientifiques à déterminer comment les radiations et la microgravité pourraient impacter les futurs matériaux de construction employés dans les environnements extraterrestres. C'est une étape cruciale pour préparer l'humanité à vivre et œuvrer au-delà de notre planète. La construction spatiale pourrait ainsi bénéficier de ces précieuses informations.

Le rôle du rayonnement dans les missions spatiales de longue durée ?

L'un des aspects les plus critiques de la mission Bion-M No. 2 est son orientation sur le rayonnement. Le rayonnement spatial constitue une préoccupation majeure pour les voyages de longue durée.

Il peut infliger des dommages substantiels aux tissus vivants et accroître le risque de cancer. Le biosatellite sera positionné sur une orbite quasi circulaire, avec une inclinaison d'environ 97 degrés. Cette trajectoire orbitale a été délibérément choisie pour augmenter le niveau de rayonnement cosmique auquel les organismes seront exposés, d'au moins un ordre de grandeur comparé aux missions antérieures comme Bion-M No. 1.

En examinant les effets de ce rayonnement sur les souris et les autres spécimens, la mission vise à mieux saisir comment le rayonnement spatial agit sur les systèmes biologiques et comment atténuer ces risques pour les futures explorations vers la Lune, Mars et au-delà. Les données collectées seront fondamentales pour élaborer de nouvelles technologies et stratégies de protection des astronautes contre les effets nocifs des radiations. Les agences spatiales mondiales sont pleinement conscientes des dangers posés par le rayonnement spatial, et les découvertes de cette mission pourraient ouvrir la voie à des innovations majeures en matière de santé et de sécurité spatiales.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quand la mission Bion-M No. 2 sera-t-elle lancée ?

La mission Bion-M No. 2 est prévue pour être lancée le 20 août 2025 depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.

Combien de temps durera la mission Bion-M No. 2 ?

La mission Bion-M No. 2 est prévue pour durer 30 jours en orbite, exposant les organismes à des niveaux élevés de rayonnement et de microgravité.

Quel est l'objectif principal de l'étude des simulants lunaires ?

L'objectif est d'évaluer comment le rayonnement spatial et le vide affectent ces matériaux, afin d'informer les futurs projets de construction sur la Lune en utilisant des ressources locales.