Diffusée juste avant le début de l'Euro 2016, l'application SAIP (Système d'Alerte et d'Information des Populations) n'a pas fonctionné comme prévu lors du drame de Nice le 14 juillet, ne signalant l'événement que plus de deux heures après les faits, au lieu d'une alerte qui aurait dû se déclencher en quelques minutes.

Au lendemain du drame, le prestataire, Deveryware, a été prié de s'expliquer auprès du ministère de l'Intérieur sur les "dysfonctionnements constatés", rapporte le journal Le Monde, tandis qu'une autre réunion doit avoir lieu ce 21 juillet.

Selon le journal, le raté du lancement de l'alerte au soir du 14 juillet à Nice est lié à une "succession de précipitations, de mauvaise communication et de malchance". Il évoque un développement de l'application réalisé en deux mois seulement pour que son lancement coïncide avec le début de l'Euro 2016.

SAIP application attentat

Si les tests à petite échelle ont bien fonctionné, le délai court de création de l'application SAIP n'aurait pas permis à Deveryware de mettre en place un système de redondance pour garantir le fonctionnement du service en cas de panne d'un serveur.

Deuxième erreur, l'hébergement du service sur un serveur simple s'est faite chez Numergy...sans indiquer la nature spécifique du service. Face à ce dispositif fragile pour un service sensible, un peu de malchance s'est greffée avec une rupture d'un câble de fibre optique de l'hébergeur à l'occasion de travaux le 13 juillet, mettant en place la plate-forme.

Le système était de nouveau opérationnel le 14 juillet mais une "erreur d'affichage" a laissé croire que le service était actif alors qu'il aurait dû être redémarré. Quand la Préfecture des Alpes-Maritimes fournit l'information de l'attentat, les ingénieurs se retrouvent obligés de redémarrer le système "en urgence absolue", d'où le retard de plus de deux heures de l'alerte, au lieu des 15 minutes promises. Le journal indique que des mesures ont depuis été prises pour qu'un tel incident ne se reproduise pas.

Source : Le Monde