Dans le contexte de guerre des plates-formes mobiles qui dessine peut-être les équilibres et bénéficiaires de demain, Research in Motion ( RIM ), fabricant des smartphones BlackBerry et éditeur de l'OS mobile éponyme, peut constituer une proie alors que la société a vu sa valorisation fondre comme neige au soleil en 2011.

Si elle affiche une certaine fermeté concernant sa stratégie en misant gros sur la prochaine évolution de la plate-forme, à savoir BlackBerry 10, sa fragilité peut attirer un grand groupe désireux de s'inviter ou de se renforcer dans l'espace mobile.

Et comme ce fut le cas pour WebOS, la rumeur a trouvé son candidat désigné avec le groupe coréen Samsung. Une rumeur de rachat partie du site Boy Genius Report a fait flamber momentanément le cours de RIM, les investisseurs s'attendant à une initiative en ce sens...rapidement démentie par le fabricant asiatique qui a indiqué ne vouloir s'intéresser ni à un rachat ni à une prise de licence BlackBerry OS, autre source de spéculation.

A la vérité, la rumeur est boiteuse dès le départ. Samsung est un fabricant de terminaux et il n'aurait pas grand-chose à faire de la partie fabrication de terminaux, tandis qu'il est déjà engagé dans plusieurs initiatives côté software mobile, dont la sienne, représentée par Bada OS, sans compter son soutien à Tizen, nouvelle initiative Linux Mobile. Le fabricant a plutôt une culture hardware et se retrouverait à jongler entre plusieurs plates-formes alors qu'il n'a jamais hésité à prendre des licences chez les uns et les autres.


Si ce n'est Samsung, c'est donc...
Il reste que RIM peut présenter des atouts certains pour un acteur qui est peu présent ou qui veut entrer sur le marché mobile. Ce n'est pas pour rien que les noms de Facebook ou d' Amazon circulent régulièrement tandis qu'un intérêt de la part de Microsoft n'est pas impossible étant donné les synergies possibles avec le secteur professionnel, même si le groupe de Redmond devrait renforcer cet aspect au sein de Windows Phone dans ses prochaines mises à jour.

Des fabricants asiatiques pourraient également être intéressés dans la mesure où ils cherchent à s'établir de façon plus marquée dans le paysage mobile mondial. Du côté des actionnaires, on retient son souffle et on attend la remise du rapport qui doit décider du bien-fondé d'installer un vrai président du conseil d'administration chez RIM...qui pourrait d'ailleurs bien être une présidente.

Une fois cette refonte de la direction entérinée, les tentatives d'acquisition devraient devenir plus visibles, ce qui risque de ne pas laisser le temps aux deux co-CEO, Jim Balsillie et Mike Lazaridis, d'éprouver la solidité de leur stratégie.

Source : Reuters