Lancé en 1995 par une fusée Ariane 4 et placé en orbite à près de 800 km d'altitude, le satellite européen de télédétection ERS-2 (European Remote-Sensing Satellite) a terminé sa mission d'observation de la Terre en 2011.

Dans le cadre des opérations de fin de vie et à l'issue de 66 manœuvres de désorbitation entre juillet et août 2011, son orbite avait été abaissée à une altitude d'environ 573 km et le satellite était alors à court de carburant. Depuis près de 13 ans, l'orbite d'ERS-2 décroît naturellement en raison de la traînée atmosphérique.

Pour le satellite défunt d'une masse de 2,3 tonnes, le point d'orgue vient d'avoir lieu. Sa rentrée atmosphérique naturelle a été effectuée mercredi à 17 h 17 GMT (18 h 17, heure de Paris). Elle s'est produite au-dessus de l'océan Pacifique Nord, entre l'Alaska et Hawaï.

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Aucun dommage matériel signalé

Quelques heures auparavant, le satellite ERS-2 avait atteint l'altitude critique de l'ordre de 80 km à laquelle la traînée atmosphérique devient si forte qu'il commence à se briser en morceaux.

" Aucun dommage matériel n'a été signalé ", indique l'Agence spatiale européenne (ESA). Elle avait souligné que certains fragments, sans substances toxiques ou radioactives, étaient susceptibles d'atteindre la surface de la Terre pour probablement tomber dans l'océan.

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D'après l'ESA, qui précise que ses missions en orbite terrestres sont désormais conçues pour effectuer des rentrées atmosphériques contrôlées, le risque annuel pour un humain d'être blessé par un débris spatial est inférieur à 1 sur 100 milliards.

Éviter que l'espace ne devienne une poubelle

" Les rentrées atmosphériques naturelles ne sont plus la référence en matière de durabilité dans l'espace. " L'année dernière, l'ESA a par ailleurs lancé une charte Zéro Débris à portée mondiale pour les missions spatiales à partir de 2030.

L'Agence spatiale européenne évalue à 130 millions le nombre de débris spatiaux de plus d'un millimètre en orbite autour de la Terre. " Ils menacent les satellites aujourd'hui et à l'avenir. […] Une fois par semaine, un morceau de satellite ou de fusée rentre dans notre atmosphère de manière incontrôlée. "

N.B. : Source images : ESA.