Drapeau Chine C'est depuis le désert de Gobi que la Chine a lancé le premier satellite au monde destiné aux communications quantiques. Ce beau bébé de 600 Kg a visé une orbite héliosynchrone à 500 kilomètres d'altitude après avoir été porté par un lanceur Longue Marche 2D.

Portant l'acronyme QUESS (Quantum Experiments at Space Scale) mais surnommé Mozi (ou Micius), du nom d'un philosophe et scientifique chinois du Vème siècle avant JC, le satellite doit valider une expérience sur deux ans qui doit valider le concept des communications quantiques cryptées qui doit permettre de constituer un système de communication "inviolable" grâce au phénomène d'intrication quantique.

Celui-ci permet à deux particules (des photons, généralement) de partager le même état quantique quelle que soit la distance et dont toute tentative d'interception se soldera par un changement d'état quantique aussitôt détecté. En utilisant un système de clés quantiques variant très rapidement, il devient possible de créer un système inviolable et dont on peut vérifier à la source s'il a fait l'objet d'une tentative d'interception.

L'expérimentation avec QUESS va permettre de tester des communications quantiques longue distance, après des essais sur Terre entre laboratoires ou universités. Avec le satellite Mizo, ce sont des communications sécurisées entre Beijing et Urumqi (région du Xinjiang), distantes de 2500 km, qui seront testées.

La Chine s'intéresse de près au domaine des systèmes quantiques et a investi massivement pour prendre une avance technologique sur les nations occidentales et devenir ainsi un leader du domaine. La protection des échanges sensibles par cryptage quantique constitue un enjeu critique pour l'avenir et de nombreux pays travaillent sur ce domaine.

Pour la Chine, cela entre dans un cadre plus vaste dans lequel elle vise à devenir une grande nation technologique capable de mener des travaux de pointe et de réaliser des premières mondiales qui imposeront ses technologies.

Une avance dans les communications quantiques sera aussi un bon moyen de se protéger des écoutes indiscrètes, notamment après les révélations d'Edward Snowden sur les pratiques de la NSA, agence de renseignement américaine.

QUESS pourrait donc être le premier élément d'un système de communications quantiques qui débuterait vers 2030. La Chine vise également la création d'un ordinateur quantique capable de réaliser certaines tâches beaucoup plus rapidement que les ordinateurs traditionnels...et de casser des systèmes de chiffrement adverses.

Source : China.org.cn