Même les séries hollywoodiennes centrées sur la police scientifique n'ont pas encore abordé le sujet, et pourtant, l'identification par l'ADN pourrait faire un nouveau pas en avant.
Les avancées dans la génétique et diverses technologies amènent actuellement les chercheurs à indiquer qu'il devrait rapidement être possible de créer des portraits-robots à partir d'échantillons d'ADN, avec une fiabilité relativement élevée.
Actuellement, il est possible de déterminer certaines caractéristiques d'un individu à partir de certains éléments de son ADN , qu'il s'agisse de la couleur des cheveurs ou de l'origine ethnique. Des éléments utiles, mais qui se veulent insuffisants pour identifier un suspect sans prélèvement de comparaison ou base de données déjà enregistrée.
En 2012, un professeur du centre médical universitaire Erasmus de Rotterdam a isolé cinq variables génétiques permettant de nous donner un aperçu du visage d'un individu. Pas de quoi là encore nous dresser un portrait-robot précis permettant d'identifier un suspect, du moins pas directement.
Plus récemment, Mark Shriver de l'Université d'État de Pennsylvanie et Peter Claes de l'Université Catholique de Leuven ont poussé l'idée un peu plus loin. Pour ce faire, ils ont rassemblé des images 3D des visages de personnes de plusieurs types à l'aide d'une caméra stéréoscopique. Les données de ces images ont été croisées avec les données génétiques pour créer des modèles de structures du visage. Ont ainsi été répertoriées certaines données concernant le centrage des yeux, la position ou la forme des différents éléments du visage. Plus de 76 variables génétiques ont été intégrées dans la base de données, ainsi que 24 variables présentes dans 20 gènes qui permettent de prédire certaines formes ou spécificités du visage chez l'homme.
Le résultat est assez bluffant puisqu'en recroisant ces données, il est désormais possible d'obtenir un portrait-robot d'un suspect à partir de l'analyse de son ADN. Des portraits-robots fidèles qui pourraient accélérer les enquêtes concernant divers cas de viol en Pennsylvanie. D'ici une dizaine d'années, les scientifiques estiment pouvoir obtenir suffisamment de détails à partir d'une analyse ADN pour ne plus avoir à recourir à aucun fichier de police pour identifier des personnes.