Les scientifiques sont capables de reproduire des tissus musculaires depuis quelque temps déjà par un système de culture, pourtant, les tissus créés n'offrent pas toutes les caractéristiques nécessaires à une implantation permettant de soigner les blessures les plus sérieuses.
Mais cela pourrait prochainement changer d'après une récente étude qui met en avant une technique qui permettrait d'obtenir des tissus aussi résistants que des tissus naturels, capables de se soigner seuls après une blessure.
Des essais ont ainsi été menés sur des souris, les scientifiques ayant mélangés des cellules myéloïde progénitrice d'un souriceau avec un hydrogel. Ces cellules peuvent prendre différentes formes, mais ont perdu leur faculté de se répliquer indéfiniment comme le font les cellules souches.
Le mélange a été placé dans des moules cylindriques et placés en culture pendant deux semaines jusqu'à ce que les cellules soient alignées et composent de solides fibres musculaires. " A notre grande surprise, le muscle créé était dix fois plus fort que tous ceux que nous avions réussi à produire jusqu'ici" indique Nenad Bursac, bioingénieur de l'Univeristé de Duke.
Mais les chercheurs souhaitaient également s'assurer que le muscle créé était capable de se régénérer tout seul. Pour leurs tests, ils ont injecté du venin de serpent qui entraine une rupture des membranes musculaires en seulement 30 minutes. Selon Nenad Bursac, le muscle produit a été capable de se régénérer seul même après des dommages très lourds, grâce aux cellules progénitrices qui le composent.
Une fois ces capacités de régénération démontrée, le muscle a été implanté sur le dos d'une souris et recouvert d'une vitre permettant aux scientifiques de l'observer. Après deux semaines, les vaisseaux sanguins de la souris irriguaient parfaitement le nouveau muscle.
Malheureusement, le muscle n'avait pas la capacité de répondre sur commande à quelconque stimulation provenant de la souris, puisque les chercheurs ne sont actuellement pas capables de l'intégrer au système neuronal de l'hôte. Autre revers, si les résultats sont spectaculaires chez la souris, les muscles humains placés en culture par cette technique se veulent pour l'instant beaucoup moins intéressants de par une faible résistance.
Ce sont désormais les deux sujets sur lesquels l'équipe de chercheur dirige ses efforts afin de pouvoir proposer un jour une reconstruction partielle ou complète de muscles à des patients humains ayant subi des ablations ou des dommages irréversibles. En attendant, la découverte permettra de proposer des sujets de test pour de nouveaux médicaments et aider au développement de nouvelles thérapies.