Jean-Marc Ayrault a profité de l'inauguration des nouveaux locaux de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information - qui dépend du Premier ministre - pour annoncer le lancement d'une initiative visant à " garantir l'inviolabilité des correspondances ".
Ce qu'il a qualifié de " vieux principe républicain " doit selon lui s'appliquer dans le monde du numérique et notamment pour la messagerie électronique. Le Premier ministre veut ainsi que les " offres nationales de messagerie électroniques soient chiffrées par leurs fournisseurs " et que les " messages soient traités par des infrastructures situées sur le territoire national ".
Sont concernés dans un premier temps les services d'email proposés par les fournisseurs d'accès à Internet - pas forcément les plus utilisés - dont on peut comprendre qu'ils ont donné leur accord même si cela se fera sur la base du volontariat. Une invitation est également lancée à " tous les fournisseurs de messagerie électronique " et le cas de la messagerie Laposte.net a été évoquée par le Premier ministre.
Les propos de Jean-Marc Ayrault semblent faire allusion au chiffrement entre l'utilisateur et le serveur de messagerie et entre les différents serveurs. Mais rien de bien précis pour le moment.
La présence de serveurs sur le territoire national prend manifestement un grand intérêt. Sauf que vouloir un traitement des messages sur le territoire national implique des serveurs sur ce même territoire. Quid alors de la protection voulue lorsqu'un email est adressé à un destinataire Gmail par exemple ?
Dans le contexte des révélations d'Edward Snowden, les acteurs allemands Deutsche Telekom, GMX et Web.de avaient déjà annoncé l'année dernière le chiffrement de tous les emails en circulation sur leurs réseaux. Le message lui-même ainsi que les métadonnées. Une initiative allemande qui a probablement inspirée celle française.