Le groupe Vivendi a fixé à ce soir 20 heures la date limite de dépôt des dossiers de candidature au rachat de sa filiale SFR, espérant bien que la présence de plusieurs acteurs fera monter les prix. Et si cette échéance n'est pas forcément gravée dans le marbre, elle devrait permettre de faire émerger plus d'un prétendant.
Le groupe Numericable continue de représenter le candidat le plus sérieux pour acquérir l'opérateur mobile, avec une proposition à 15 milliards d'euros qui servira à bâtir un grand opérateur du câble et du mobile.
Il apparaît cependant que les ambitions du groupe Bouygues pour racheter SFR sont tout aussi solides, dans une sorte de fuite en avant qui le laisserait isolé sinon, et peut-être bien forcé de se rapprocher du groupe Iliad / Free, ce qui ne l'enchante guère.
Or le journal Les Echos rappelle que le groupe Bouygues a eu le temps de réfléchir à une offre sur SFR et se doutait que Numericable finirait par revenir à la charge après des négociations interrompues en 2012. Il a lui-même soigneusement étudié l'opportunité et contacté récemment des banques d'affaires pour le conseiller.
Sur quelles bases se construira son projet ? Le journal évoque une absorption de SFR au sein de Bouygues plutôt qu'un rapprochement à égalité, avec d'importantes concessions qui pourraient passer par la cession de son propre réseau mobile à Free, avec l'abandon de fréquences et d'une partie de ses boutiques, tout en conservant sa base d'abonnés.
Comme dans le projet de Numericable, le poids de la dette ne sera pas négligeable dans l'offre de Bouygues et pourra constituer une inquiétude sur la viabilité de la fusion, mais il conduira aussi à une modification des équilibres du marché, ramenant le secteur à trois opérateurs mobiles, avec un effet positif pour Orange et un moyen pour Free de se doter très rapidement d'un réseau mobile déjà bâti.
Si c'est Numericable qui l'emporte, le marché reste sur sa base actuelle de quatre opérateurs mobiles, ce qui satisfera les régulateurs, mais Bouygues Telecom sera plus que jamais isolé, l'obligeant à un mariage avec Free qui ramènera de toute façon le marché à trois acteurs.
A voir également si d'autres acteurs, étrangers au secteur, ne se dévoileront pas également à cette occasion, comme la rumeur prêtant au fonds CVC Capital Partners, qui contrôle l'opérateur suisse Sunrise, l'intention de déposer lui aussi un dossier de rachat.