Pour le cabinet Sextant, qui indiquait plus tôt que le rachat de SFR par Bouygues pourrait amener à la suppression de 1600 à 3000 emplois, la situation du rachat de l'opérateur par Numéricâble n'est pas pour autant une solution miracle.
Si aucun emploi n'est actuellement menacé par l'accord négocié entre Vivendi et Numéricâble, la situation pourrait rapidement dégénérer dans les mois et les années à venir, avec, à terme, la faillite du groupe ou la revente de la division mobile fraichement acquise.
Car pour racheter SFR, Numéricâble devra s'endetter lourdement, une situation complexe selon Sextant qui doute de la capacité de SFR Numéricâble à " pouvoir faire face à ses échéances de remboursement.", surtout " sans avoir à recourir à de nouveaux plans de restructuration."
En d'autres termes, si Numéricâble s'engage aujourd'hui au maintien de l'ensemble des emplois chez SFR, la situation économique du groupe amènera inexorablement à la multiplication des plans de restructuration, sous forme de licenciements économiques.
D'après le cabinet, la pression de la dette du groupe " ne sera tenable que si l'intégralité des synergies est réalisée et que le marché n'opère pas de nouvelle rupture tarifaire." Ainsi, si Bouygues, Orange et Free viennent à relancer une nouvelle guerre des prix, SFR / Numéricâble n'aura pas les moyens de survivre au marché.
Sextant dresse ainsi un bilan relativement pessimiste, peu importe l'issue des négociations du rachat de SFR. Si les emplois ne sont pas détruits directement chez Bouygues, ils le seront de toute façon un jour ou l'autre chez Numéricâble, l'issue semble inévitable pour le cabinet, et ce, malgré les différentes assurances avancées par les sociétés aux syndicats.