La startup Shield AI a dévoilé son nouveau drone de combat furtif, le X-BAT. Conçu pour opérer sans piste de décollage ni d'atterrissage grâce à sa capacité VTOL, cet appareil est piloté par l'intelligence artificielle Hivemind et cherche à redéfinir la projection de puissance aérienne en s'affranchissant des contraintes logistiques traditionnelles.

Le développement de cet aéronef s'inscrit dans une tendance de fond au sein des forces armées américaines : la recherche de systèmes déployables en grand nombre et de résilience face à des adversaires potentiels comme la Chine.

drone furtif X BAT Shield AI

Le Pentagone investit massivement dans les programmes de drones d'escorte, ou Collaborative Combat Aircraft (CCA), pour augmenter la portée et la survivabilité de ses pilotes.

Dans le théâtre d'opérations du Pacifique, la "tyrannie des distances" et la vulnérabilité des grandes bases aériennes constituent une équation stratégique complexe que le X-BAT entend bien résoudre.

Un drone de combat sans les contraintes d'une piste ?

La proposition de valeur fondamentale du X-BAT réside dans sa capacité de décollage et atterrissage vertical (VTOL). Contrairement à des appareils complexes comme le F-35B, le X-BAT adopte une configuration de "tail-sitter", se posant sur sa queue.

Il utilise la postcombustion de son réacteur de classe F-16 pour s'arracher du sol à la verticale, puis une tuyère à poussée vectorielle pour assurer sa stabilité. Le concept n'est pas entièrement nouveau et s'inspire d'expérimentations des années 1950.

Cependant, là où le pilotage humain rendait ces manœuvres extrêmement périlleuses, l'intelligence artificielle Hivemind de Shield AI est la clé de voûte du système.

Hivemind Shield AI

Déjà éprouvée sur des drones V-BAT et même sur des F-16 modifiés, cette IA gère les phases de vol les plus critiques, y compris l'atterrissage en puissance sèche (sans postcombustion) pour éviter d'endommager la zone de récupération.

Au-delà du décollage : quelles missions pour le X-BAT ?

Shield AI ne positionne pas le X-BAT comme un simple gadget technologique, mais comme une plateforme polyvalente et autonome. L'appareil est conçu pour être multirôle, capable de mener des missions de supériorité aérienne, d'attaque au sol, de guerre électronique ou de renseignement.

Son design intègre des caractéristiques furtives pour réduire sa signature radar, et il dispose d'une soute à armement interne ainsi que de points d'emport externes pour les charges plus volumineuses.

drone furtif X BAT Shield AI 02

Avec une autonomie annoncée de plus de 2 000 milles nautiques (3700 kilomètres) et un plafond opérationnel de 50 000 pieds (plus de 15 000 mètres), le X-BAT est pensé pour opérer loin de ses bases, sans dépendre d'avions ravitailleurs.

Son autonomie est un autre différenciant majeur : il est conçu pour pouvoir mener des missions complètes de manière indépendante, même en cas de rupture des communications ou de brouillage GPS, une capacité essentielle dans les conflits modernes.

Redéfinir la projection de puissance aérienne

L'implication la plus marquante du X-BAT est sa capacité à casser la dépendance aux infrastructures lourdes. En se passant de pistes, il ouvre un champ de possibilités tactiques immense.

Shield AI évoque la possibilité de déployer des escadrilles entières depuis des navires d'assaut amphibies, des îles reculées ou même des navires porte-conteneurs modifiés, transformant presque n'importe quelle plateforme en une base aérienne mobile.

Cette flexibilité permettrait une projection de puissance distribuée, imprévisible et bien plus résiliente. Le calendrier annoncé est ambitieux : les premiers essais de décollage et atterrissage vertical sont prévus pour fin 2026, avec une validation opérationnelle complète en 2028.

Shield AI, bien que plus petite que les géants de la défense, compte s'appuyer sur des partenariats industriels pour assurer une production à grande échelle et concrétiser sa vision d'un nouvel âge du combat aérien.