L'Europe continue de contraindre les constructeurs d'électronique à proposer des appareils plus vertueux et durables. De nouvelles réglementations vont ainsi entrer en vigueur d'ici quelques semaines.

Une "révolution" pour les smartphones en europe

Des changements majeurs se profilent pour les smartphones commercialisés sur le marché européen. Une véritable révolution pour les consommateurs, qui débutera à partir du 20 juin 2025. Ces modifications sont le fruit de nouveaux règlements adoptés au niveau de l'Europe, visant à encadrer plus strictement certaines caractéristiques techniques des appareils et qui s'inscrivent dans le cadre du très large Pacte Vert européen.



D'ailleurs, si l'accent est mis sur les smartphones, l'application se veut en réalité plus large et concerne également les tablettes, casque, écouteurs... Mais également plus tard les ordinateurs à compter d'avril 2026, soit dans un peu plus d'un an.

Au cœur des changements : la durée de vie des batteries

Un élément central de cette nouvelle législation européenne concerne la durée de vie des batteries. Les fabricants devront respecter des exigences minimales en termes de performance et de longévité. Cela se traduira par le fait que les modules devront conserver au moins 80% de leur capacité initiale après 800 cycles complets de charge et décharge. Par ailleurs son emplacement devra être facilité pour rendre le remplacement accessible aux particuliers, mais aussi moins cher. Il est prévu que le remplacement puisse se faire par un particulier avec des outils standards.

Les logiciels devront également s'adapter : les constructeurs devront proposer des outils permettant de suivre l'état de santé de leur batterie, proposer des solutions pour étendre la durée de vie et conserver les batteries.

Mais pas que...

Pour aller plus loin, le règlement vise plusieurs points inhérents à la durabilité des smartphones. L'objectif est de garantir aux utilisateurs des smartphones qui perdurent dans le temps, par leurs performances comme leur résistance.

Il est donc prévu que les écrans puissent encaisser jusqu'à 45 chutes à 1m de hauteur sans fissurer ou se briser (seulement 35 chutes pour les pliants) et ce, sans film ou coque de protection.
À défaut de proposer une batterie remplaçable, les appareils devront garantir une étanchéité IP67 (30 min d'immersion sous l'eau). L'exposition à l'eau étant l'un des facteurs majeurs de défaillance des batteries, les fabricants sont amenés à réfléchir sur le sujet.

En marge de tout cela, les constructeurs devront proposer des pièces détachées essentielles directement aux consommateurs pendant au moins 7 années suivant la fin de la commercialisation d'un modèle. Les délais de livraison ne devront pas excéder 5 à 10 jours ouvrables après réception de la commande.

Par ailleurs, les mises à jour logicielles des systèmes d'exploitation devront être proposées pendant au moins 5 années. 

Lorsque le fournisseur du système d'exploitation publiera des mises à jour et correctifs de sécurité, le déploiement sur les appareils devra être réalisé sous quatre mois au plus tard, et les mises à jour de fonctionnalité dans un délai de 6 mois. L'UE espère ainsi motiver les retardataires à prendre leurs responsabilités et à opérer un véritable suivi de leurs appareils souvent mis de côté au détriment d'un renouvellement matériel qui va de plus en plus vite.

Ce qui change concrètement pour vous

Pour les consommateurs, ces règlements visent à offrir des bénéfices tangibles. L'objectif est d'obtenir des smartphones dont la batterie conserve de bonnes performances plus longtemps, luttant ainsi contre l'obsolescence prématurée. Cela se traduira par l'association des appareils avec une étiquette spécifique sur chaque smartphone neuf vendu dès juin.

Cette étiquette reprend le concept de la classe d'efficacité énergétique avec une note allant de A à G, mais également des pictogrammes sur l'indice de réparabilité, la résistance globale aux chocs, le nombre de cycles de recharge garantis et la certification à la résistance à l'eau et à la poussière.

Avec ces nouvelles réglementations, l'Europe espère encourager une consommation plus responsable et réduire les déchets électroniques. Reste à savoir si les constructeurs seront à même de se positionner sur tous les critères, notamment avec leurs appareils d'entrée ou de milieu de gamme. On pourrait également assister à un effet pervers avec une hausse globale des prix .