Le "Soleil artificiel" de la Chine a récemment brillé davantage que l'étoile au centre de notre système.

Le réacteur tokamak chinois a ainsi réussi à atteindre 120 millions de degrés Celsius et a maintenir cette chaleur pendant 17 minutes.

soleil

La fusion nucléaire est une technologie que les scientifiques tentent de maitriser depuis des années : plus rentable que la fission, elle ne crée pas de déchet radioactif de haute activité. Autre avantage, la fusion repose sur des combustibles présents en abondance sur terre : le deutérium et l'hydrogène issus de l'eau, elle n'émet aucun CO2, il n'y a aucun risque de fusion du coeur et donc d'incident nucléaire, et le rendement s'annonce exceptionnel.

Le concept est le suivant : plutôt que d'exploiter l'énergie de la fission d'atomes lourds, il s'agit de faire fusionner deux atomes légers. Cette fusion génère une énergie 4 fois supérieure à masse égale que le processus de fission.

Cette fusion nécessite d'atteindre des températures extrêmement hautes pour libérer les atomes de leurs contraintes de cohésion et les forcer à se combiner pour obtenir des atomes plus gros et denses. On associe ainsi deux atomes d'hydrogène, mais les scientifiques font face à un problème de taille : il est complexe de déclencher le processus sans dépenser plus d'énergie qu'il n'en produit. Il faut également réussir à contenir la réaction grâce à de puissances champs magnétiques.

Une fois lancé, le processus s'auto-entretient. Si l'on compare le réacteur chinois à un soleil artificiel, c'est que la fusion est justement le mécanisme qui est au coeur de notre soleil.

La Chine était déjà parvenue à atteindre 100 millions de degrés Celsius en 2018 avec son réacteur EAST (Experimental Advanced Superconducting Tokamak). Ce 30 décembre un nouveau record a été établi avec 120 millions de degrés Celsius contenus pendant 1056 secondes soit environ 17 minutes.

On estime que la température de notre soleil est de 15 millions de degrés. Le record réalisé par la chine va au-delà des 100 millions de degrés maintenus pendant 20 secondes par le KSTAR, un réacteur similaire en test en Corée du Sud.

Il s'agit là d'une nouvelle étape dans la course complexe à la maitrise de la fusion nucléaire qui pourrait répondre, dans les années à venir, à la crise des énergies fossiles et aux besoins grandissants d'énergie à travers le monde.