Le milliardaire Elon Musk, patron de SpaceX, a révisé son projet de colonisation de la planète Mars lors d'une présentation à l'IAC (International Astronautical Congress) mais reste toujours convaincu de pouvoir démarrer les premières étapes et de transporter des colons dès la prochaine décennie.

A la lumière des avancées réalisées avec ses fusées Falcon 9 devenues en partie réutilisables et en attendant le premier vol de Falcon Heavy, son lanceur lourd, d'ici la fin de l'année, l'homme d'affaires a confirmé que le projet de lanceur interplanétaire envisagé l'an dernier était trop complexe et coûteux à mettre en oeuvre.

Mars colonisation

Il lui substitue donc un nouveau lanceur, baptisé BFR, au design moins complexe mais qui offrira beaucoup plus de modularité en pouvant remplacer à la fois les lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy et la capsule Dragon, permettant de l'utiliser aussi pour des missions d'approvisionnement de station spatiale ou de mise en orbite de satellite... et au point même d'envisager de l'utiliser pour des déplacements d'un point à un autre de la Terre.

Pour préparer les lancements intensifs nécessaires à une colonisation de Mars, SpaceX prévoit d'atteindre les 20 lancements d'ici la fin de l'année et 30 lancements l'an prochain.

Le lanceur BFR aura l'avantage de combiner lanceur, étage supérieur et équivalent de la capsule Dragon en un appareil, avec toujours la possibilité de le réutiliser pour abaisser le coût des missions et une grande polyvalence.

Comme le lanceur Falcon 9, il devra pouvoir atterrir en douceur,  mais aussi permettre un redécollage. Depuis Mars, il faudra trouver un moyen de le recharger en carburant mais pour un redécollage depuis la Lune, cela pourrait ne pas être nécessaire.

Pour la colonisation de Mars proprement dite, Elon Musk anticipe de lancer deux fusées BFR chargées d'équipements dès 2022, puis d'effectuer 4 tirs, dont deux tirs pour du matériel mais aussi deux missions embarquant des humains dès 2024.

Les premiers objectifs seront bien sûr d'identifier les ressources disponibles, les dangers possible, la détection d'éventuelles ressources en eau et la construction d'une usine produisant le carburant nécessaire au retour.

Avec un calendrier aussi court (et sans doute sujet à report), il faudra être en mesure de construire un premier lanceur BFR dans les 6 à 9 mois mais Elon Musk affiche sa confiance dans cet objectif sur cinq ans.

Tout ceci sera évidemment très coûteux mais le succès des missions de placement de satellite ou d'approvisionnement de l'ISS génère des revenus qui permettront en principe le développement du BFR et la mise en place de l'énorme programme de colonisation martienne. Par ailleurs, toutes les ressources de SpaceX consacrées aux trois programmes Falcon 9, Falcon Heavy et Dragon pourront être progressivement consacrées au projet de lanceur BFR.

Source : TechCrunch