Le rôle de la constellation Starlink dans le conflit opposant Russie et Ukraine depuis 2022 et son accès utilisé comme moyen de pression pour négocier des accords rappellent qu'il s'agit d'une infrastructure stratégique que certaines puissances étrangères pourraient avoir intérêt à neutraliser si besoin.

Un rapport du think tank Secure World Foundation (SWF) publié début avril liste les efforts des différents pays dans le monde pour renforcer leurs capacités d'action spatiale, aussi bien offensives que défensives.

S'il étudie les stratégies spatiales d'une douzaine de pays, il met aussi en lumière les efforts grandissants de plusieurs nations pour brouiller ou neutraliser la constellation Starlink américaine en cas de conflit.

Tobol et Kalinka, les outils anti-Starlink de la Russie

Sans surprise, la Russie et la Chine multiplient les initiatives pour se doter d'outils permettant de désactiver les communications satellite de la constellation de SpaceX, considérée comme une infrastructure hostile.

La Russie en particulier a développé un système Tobol spécialisé dans le brouillage satellite et qui aurait été adapté pour perturber les satellites Starlink. Son existence est évoquée depuis 2023 et il aurait déjà servi à brouiller les communications de l'armée ukrainienne.

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La même Russie disposerait également d'un autre système plus avancé baptisé Kalinka et lui aussi destiné à brouiller les signaux des communications satellite et de navigation des drones ukrainiens.

Surnommé "tueur de Starlink", il serait aussi capable de détecter les communications de terminaux reliés à Starshield, la version de Starlink destinée aux militaires américains.

Toutefois, le rapport de SWF note aussi la solide résistance de Starlink aux cyberattaques et tentatives de brouillage. La Russie sait aussi brouiller les signaux de positionnement GPS et n'hésite pas à s'en servir à grande échelle.

La Chine rivalise d'ingéniosité

La Chine ne serait pas en reste en matière de techniques de neutralisation des satellites Starlink. Là encore, des rumeurs de travaux sur des techniques de brouillage et de neutralisation ont fait surface dès 2023, en attendant de disposer de ses propres mégaconstellations qui commencent à être déployées.

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Le pays évaluerait aussi des systèmes de neutralisation directe passant par des sous-marins équipés de mâts portant un laser et pouvant détruire discrètement les des satellites adverses, rapporte le site Space.com.

Le think tank fait aussi le point sur les dernières avancées spatiales, des manoeuvres d'approche de satellites entre eux à de véritables simulations de combats spatiaux menés par des satellites chinois.

Il s'intéresse également à l'initiative Toutatis de la France et sa combinaison d'un satellite d'observation et d'un satellite tueur comme moyen de défense de la zone spatiale au-dessus de l'Hexagone.

Source : Space.com