La Station Spatiale Internationale (ISS) connaît régulièrement des problèmes de fuite d'atmosphère ou de gaz faisant l'objet de signalements et, quand c'est possible, d'interventions.
Elles ont pu à l'occasion interférer avec le fonctionnement de la station mais l'équipage a appris à s'en accommoder et à opérer en conséquence. Toutefois, une fuite apparue dans un module russe semble s'aggraver depuis plusieurs mois.
Repérée depuis 2019 au niveau du module PrK, elle est sous surveillance mais un rapport de la NASA suggère qu'elle est en train d'évoluer de mal en pis avec un volume d'échappement de l'atmosphère quadruplé depuis sa découverte.
Le problème est que la cause de cette fuite n'est toujours pas identifiée. La NASA comme Roscosmos côté russe discutent des mesures à prendre s'en parvenir à s'accorder, selon Ars Technica.
Risque maximal mais maîtrisé ?
Pour la NASA, la fuite a atteint le niveau d'alerte maximum tandis que Roscosmos estime qu'elle est toujours maîtrisable. La fuite est limitée au module PrK qui est essentiellement un tunnel de communication avec d'autres parties de la station orbitale, notamment à l'un des quatre docks utilisés par les modules d'approvisionnement russes.
La sécurité actuelle consiste à laisser fermé le sas entre cette passerelle et le reste de la station lorsqu'elle n'est pas utilisée et la question qui se pose serait de la verrouiller de façon permanente, condamnant du même coup l'un des docks russes.
La NASA et Roscosmos ont des avis divergents sur le niveau de dangerosité de fuite au-delà duquel la situation est considérée comme désespérée pour le module PrK. A plus long terme se pose la question de déterminer s'il est nécessaire de mener des actions correctrices alors que l'ISS arrive en fin de vie.
Les agences américaines et russes ont prévu de collaborer pour son maintien en fonctionnement jusqu'en 2028 et la NASA devrait rester seule aux commandes ensuite jusqu'en 2030 avant la désorbitation et sa destruction dans l'atmosphère terrestre, les débris restant devant tomber au point Nemo dans l'océan Pacifique, le point le plus éloigné de toute terre émergée.
Prolonger la durée de vie de l'ISS mais dans quelles conditions ?
Outre la procédure d'arrêt opérationnelle de l'ISS, il reste à voir si les stations orbitales privées qui la remplaceront pourront être mises en service d'ici 2030 pour y transférer les activités scientifiques et autres.
Station spatiale privée Axiom, l'après-ISS
La NASA pourrait ainsi chercher à obtenir une extension de l'activité de l'ISS au-delà de 2030 si jamais les stations privées n'étaient pas prêtes à temps mais cela nécessiterait un nouvel accord avec Roscosmos pour maintenir en état les modules existants.
Cependant, l'agence spatiale russe semble peut disposée à avancer les importants fonds nécessaires, et ce d'autant plus dans le cadre des tensions accrues entre la Russie et les Etats-Unis depuis la crise ukrainienne.