C'est une décision qui passe mal, très mal. Synology, le leader incontesté du marché des NAS grand public, est au cœur d'une nouvelle polémique qui enfle jour après jour. Après avoir commencé à imposer l'utilisation de ses propres disques durs, la marque a franchi une nouvelle ligne rouge en désactivant volontairement une fonction matérielle clé de ses appareils : le transcodage vidéo. Une première dans l'industrie, qui laisse de nombreux utilisateurs amers et perplexes face à cette stratégie de bridage.

Pourquoi le transcodage matériel est-il si important ?

Pour des milliers d'utilisateurs, un NAS n'est pas qu'un simple espace de stockage en réseau. C'est le cœur d'une médiathèque personnelle, diffusant films et séries sur tous les écrans de la maison via des applications comme Plex ou Jellyfin. Pour que cela fonctionne fluidement, le transcodage matériel est essentiel.



Cette technologie utilise la puce graphique intégrée au processeur (iGPU) pour convertir à la volée une vidéo dans un format compatible avec l'appareil de lecture (TV, tablette, smartphone). Cela permet de lire n'importe quel fichier sans surcharger le processeur principal du NAS, garantissant une lecture fluide même en 4K. Priver un NAS de cette fonction, c'est un peu comme vendre une voiture de sport en la bloquant en seconde vitesse.

Comment Synology a-t-il procédé à ce bridage ?

La manœuvre s'est faite en plusieurs étapes. En 2024, avec la mise à jour DSM 7.2.2, Synology avait déjà supprimé la prise en charge des codecs vidéo les plus courants (H.264, H.265) de ses propres applications comme Video Station et Photos. La justification officielle ? La plupart des appareils modernes peuvent lire ces formats nativement. Un argument qui n'a pas convaincu, poussant les utilisateurs vers des solutions tierces.



Mais le coup de grâce est arrivé avec les nouveaux modèles DSx25+. Bien qu'équipés de processeurs Intel dotés d'un iGPU performant, Synology a purement et simplement désactivé cette puce graphique au niveau logiciel. Le transcodage matériel est donc impossible, même avec Plex ou Jellyfin. C'est un bridage volontaire et assumé d'une capacité pour laquelle le client a pourtant payé.

Pourquoi une décision aussi impopulaire ?

Derrière ce choix se cache très probablement une histoire de gros sous. L'utilisation de certains codecs vidéo, notamment le très répandu H.265 (HEVC), est soumise au paiement de licences. Le coût est minime (environ 0,20 € par an et par appareil), mais multiplié par des millions de NAS vendus, la facture peut vite grimper. Plutôt que de payer ou de proposer une option payante à ses clients, Synology a choisi la solution la plus radicale et la moins transparente : tout couper.



Cette stratégie s'inscrit dans une tendance plus globale de fermeture de son écosystème, initiée avec l'obligation d'utiliser des disques durs de marque Synology. Une politique qui, si elle peut sembler rentable à court terme, risque de coûter très cher à la marque en termes de confiance et de fidélité de sa communauté.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quels sont les modèles de NAS Synology concernés par ce bridage ?

Le bridage de l'iGPU est confirmé sur la nouvelle série DSx25+. Cependant, la suppression logicielle des codecs dans les applications Synology affecte tous les modèles depuis la mise à jour DSM 7.2.2. La crainte est que Synology étende la désactivation de l'iGPU à des modèles plus anciens via de futures mises à jour.

Existe-t-il une solution pour réactiver le transcodage matériel ?

Oui, la communauté a déjà réagi. Un développeur connu sous le pseudonyme 007revad sur GitHub a mis au point un script non officiel qui permet de réactiver le support du transcodage matériel sur les NAS concernés. L'installation nécessite quelques manipulations techniques mais s'avère très efficace.

Quelles sont les alternatives si je veux quitter Synology ?

La politique restrictive de Synology ouvre un boulevard à ses concurrents. Des marques comme QNAP, Asustor ou TerraMaster proposent des NAS très performants et plus ouverts. Une autre option, pour les plus bricoleurs, est de monter son propre serveur avec un ancien PC et des logiciels libres comme TrueNAS ou OpenMediaVault, offrant un contrôle total sur le matériel et le logiciel.