A partir des collectes (plus de 400) de plancton réalisées par la mission Tara Océans entre 2009 et 2013 dans tous les océans du globe, 22 laboratoires (CEA, CNRS, EMBL, ENS, Tara Expéditions...) ont participé à la création d'un catalogue de quelque 117 millions de gènes issus de centaines d'espèces d'organismes marins.
Plus grand écosystème de la planète et premier maillon de la chaîne alimentaire dans les océans, le plancton possède une grande diversité d'organismes, végétaux et animaux, qui s'étend des formes de type virus et bactéries aux organismes microscopiques.
Animal marin
(crédit : M. Ormestad- Kahikai -Tara Expéditions - Tara Oceans)
Cette richesse rend son étude complexe et les chercheurs ont voulu en savoir plus sur la façon dont les gènes s'expriment en fonction des conditions de leur environnement.
Cette approche d'expression massive de gènes sans en isoler les organismes, baptisée métatranscriptomique, a montré que des gènes très différents sont activés selon divers paramètres, comme la température de l'eau ou la présence de nutriments.
Elle révèle surtout que plus de la moitié des gènes catalogués ont un rôle biologique inconnu et sont activés selon des conditions environnementales étroites, ce qui pourrait expliquer l'étonnante diversité des organismes planctoniques.
Protistes et larves planctoniques
(crédit : Christian Sardet / Tara Océans / CNRS Photothèque)
Dans cette immense masse de gènes exprimés, certains ont déjà pu être rattachés à des espèces de plancton. Divers gènes ont ainsi pu être reliés à des organismes de très petite taille (moins de 20 µm) se nourrissant de bactéries et de micro-algues et constituant déjà un palier intermédiaire dans la chaîne alimentaire générale.
Cette base de données constitue donc un véritable trésor actuel et à venir puisqu'il permettra aussi de choisir des marqueurs pour mieux comprendre l'évolution de la vie au sein de l'écosystème marin et le fonctionnement de ce plancton microscopique encore largement méconnu.
Les premiers résultats de cette étude font l'objet de publications dans la revue Nature Communications des 22 et 25 janvier 2018.