Le groupe portugais Tekever, l'un des leaders mondiaux des drones de surveillance, a confirmé l'installation d'une nouvelle usine à Cahors, dans le Lot. Le site, qui remplacera l'actuel parc des expositions, sera dédié à l'assemblage, l'intégration et les tests de ses drones civils et militaires. Une décision stratégique qui s'inscrit dans un contexte d'explosion du marché, notamment nourri par les retours d'expérience de la guerre en Ukraine.

Pourquoi le Lot a-t-il été choisi pour une usine de haute technologie ?

Le choix de Cahors peut surprendre, mais il est le fruit d'une analyse pragmatique. Comme l'explique Nadia Maaref, directrice de Tekever France, plusieurs critères ont été décisifs : la proximité immédiate de l'aérodrome de Cahors-Lalbenque pour les vols de test, une faible densité de population pour respecter la réglementation sur les vols de drones, et le maintien d'un lien avec le pôle de recherche et développement du groupe à Toulouse.



Cette implantation a été fortement soutenue par les élus locaux et régionaux, qui y voient une opportunité majeure de créer des emplois hautement qualifiés dans un territoire rural et de bâtir un futur écosystème centré sur les technologies de pointe.

Quelles sont les ambitions de cette nouvelle usine ?

Le projet est ambitieux. Sur une surface de 4 500 m², le site de Cahors ne se contentera pas d'assembler des drones. Il assurera également leur customisation et réalisera des tests radiofréquences cruciaux pour les activités aéronautiques et spatiales du groupe. L'objectif est clair : augmenter massivement la capacité de production de Tekever pour répondre à une demande croissante.


L'usine, qui devrait entrer en service à la mi-2026, vise une cadence de "plusieurs dizaines de drones par mois" et emploiera à terme une centaine de salariés. Un investissement majeur qui s'inscrit dans une enveloppe de 100 millions d'euros promise par Tekever sur cinq ans pour développer ses activités en France.

Quel est l'impact stratégique pour Tekever et la France ?

Cette implantation ancre durablement Tekever dans le paysage de la défense française et européenne. Déjà très actif sur le front ukrainien où il a livré des centaines de ses drones de surveillance longue distance, le groupe renforce sa position auprès des pays de l'OTAN. Pour la France, c'est une victoire en matière de souveraineté industrielle, assurant la production sur son sol d'équipements stratégiques.

Ce projet confirme également la vitalité de la filière drone française, aux côtés d'acteurs comme Delair, et s'inscrit dans un plan de développement plus large pour Tekever, qui prévoit déjà l'ouverture d'un autre site en Nouvelle-Aquitaine pour les essais de vols de très longue durée.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quels types de drones fabrique Tekever ?

Tekever est spécialisé dans les drones de surveillance à voilure fixe et à longue autonomie. Ses appareils sont utilisés pour des missions très variées : surveillance maritime pour l'agence européenne EMSA, inspection d'infrastructures comme des pipelines, surveillance de feux de forêt, mais aussi des missions de reconnaissance et de renseignement militaire, comme c'est le cas en Ukraine.

Pourquoi ce projet est-il important pour la région Occitanie ?

Pour la région et le département du Lot, cette implantation est un tournant. Elle représente une opportunité de réindustrialisation avec la création d'emplois qualifiés et bien rémunérés dans un territoire rural. C'est aussi la première pierre d'un futur "écosystème d'avenir" autour de la technologie des drones, qui pourrait attirer d'autres entreprises du secteur.

Quand l'usine sera-t-elle opérationnelle ?

La production devrait démarrer à la mi-2026. La communauté d'agglomération du Grand Cahors a validé le projet le 25 septembre 2025, permettant à Tekever de prendre possession du site de l'actuel parc des expositions pour le transformer en usine de production.