Pour se protéger des risques du terrorisme, l'état d'urgence est instauré et les libertés sont réévaluées dans un cadre sécuritaire renforcé. Dans cette nouvelle vision du monde amenée par les attentats du 13 novembre, le gouvernement français cherche à se prémunir préventivement, à défaut de pouvoir identifier suffisamment rapidement les menaces terroristes et quitte à ce que cela impacte aussi les honnêtes citoyens.
Parmi les mesures à l'étude, il y a l'éventualité d'interdire l'utilisation du réseau Tor dont l'anonymat des communications est difficile à percer et peut être utilisé pour échanger messages et plans d'action, mais aussi celle de mettre fin aux connexions WiFi publiques qui offrent un accès à Internet difficilement contrôlable.
Ce serait donc la fin des points d'accès WiFi ouverts dans les lieux publics, les bibliothèques mais aussi ceux offerts par certaines enseignes et de nombreux lieux de vie qui y constituent un produit d'appel, ainsi que les connexions WiFi partagées via les box proposées par les opérateurs mobiles pour soulager leurs réseaux mobiles.
Le journal Le Monde suggère que les applications de VoIP, notamment celles promettant une sécurisation end-to-end, pourraient être contraintes de fournir des accès aux services de renseignement. On retrouve la thématique de la backdoor légale qui effraie les sociétés high-tech de la Silicon Valley.
Selon les cas et le siège social du fournisseur, un tel contrôle sur les communications s'annonce plutôt compliqué à mettre en place, sans compter la nature même du réseau Tor qui fonctionne selon un mode décentralisé justement censé résister aux tentatives d'écoute des gouvernements.
Même si toutes les mesures évaluées ne seront sans doute pas exploitées, autant dire que tout ce qui peut être fait sur Internet, que ce soit par les réseaux fixes et mobiles, est plus que jamais soumis à un contrôle qui n'a plus même plus besoin de se cacher et qui ira sans doute, comme aux Etats-Unis, bien plus loin que la prévention du risque terroriste par la mise en place de mécanismes qui finiront par entrer dans les moeurs et ne seront pas forcément débranchés après la fin de l'état d'urgence.