Pour son mode Autopilote qui permet à ses véhicules d'adopter une conduite semi-autonome, le constructeur Tesla fait appel aux capteurs et aux systèmes de la firme israélienne MobilEye, intégrés dans les véhicules électriques Model S et Model X.
Le partenariat semblait très solide et même les séductions extérieures n'ont pas fait vaciller l'accord qui lie les deux entreprises, tandis que la perspective des véhicules autonomes semblait promettre encore de longues années d'alliance.
Cependant, le contexte a évolué avec la mise en évidence du premier accident mortel intervenu à bord d'une Tesla Model S avec Autopilote activé. L'investigation de la NHTSA est toujours en cours et suggère que le pilote n'était pas en mesure de reprendre le contrôle du véhicule au moment de l'accident, malgré les directives rappelant que le mode Autopilote ne permet pas une conduite autonome.
Cet épisode tragique est aussi venu durement rappeler que le système de MobilEye peut échouer à détecter un obstacle sur la voie dans certaines conditions, fût-il aussi massif qu'un camion. La détection devrait d'ailleurs être améliorée avec le prochain système EyeQ4 de MobilEye...mais il n'est pas encore certain que Tesla y fasse appel.
Les deux entreprises ont en effet annoncé que le contrat en cours ne serait pas finalement pas renouvelé. Il n'est pas précisé jusqu'à quand court l'actuel accord et donc si Tesla profitera du système optimisé EyeQ4 attendu en 2018.
De toute évidence, l'accident mortel a jeté un froid entre les deux entreprises, même si Elon Musk, CEO de Tesla, a confirmé que le développement du mode Autopilote suivait son cours et ne serait pas modifié par l'interruption du partenariat.
En tous les cas, la non-reconduction de cette alliance symbolique a porté un coup à MobilEye, dont le cours a sévèrement chuté de 8%. L'entreprise dispose d'autres clients constructeurs pour rebondir mais il est vrai que Tesla lui apportait une visibilité sur un segment encore jeune et peu structuré.
MobilEye s'est engagée il y a quelques semaines avec le groupe Intel à développer un système de conduite autonome pour le constructeur BMW, avec l'idée d'en faire une sorte de solution standardisée que d'autres marques pourraient adopter dans les cinq à dix ans à venir.