Le rodéo urbain en trottinette électrique vit peut-être ses dernières heures. Face à la multiplication des comportements dangereux et des engins illégalement modifiés, la police municipale de La Rochelle s'est dotée d'une nouvelle arme : le curvomètre.

Cet appareil, sorte de radar de poche, a été conçu pour mesurer précisément la vitesse des Engins de Déplacement Personnel Motorisés (EDPM). L'expérimentation, qui a déjà permis de flasher des trottinettes à plus de 80 km/h, se veut avant tout préventive, mais elle ouvre la voie à une régulation beaucoup plus stricte de ces nouvelles mobilités.

Comment fonctionne ce nouveau "radar à trottinettes" ?

Le curvomètre est un dispositif spécifiquement adapté aux engins de micro-mobilité. Contrairement aux radars traditionnels, son capteur est calibré pour détecter des véhicules plus petits et agiles.

caméra embarquée police France

En quelques secondes, il peut évaluer la vitesse maximale potentielle d'une trottinette ou d'un vélo électrique, permettant aux forces de l'ordre de distinguer un simple excès de vitesse d'un débridage illégal. L'objectif n'est pas seulement de sanctionner, mais surtout de dissuader, en rappelant aux usagers l'existence d'un cadre légal et de contrôles possibles.

Pourquoi un tel dispositif est-il devenu nécessaire ?

Le débridage des trottinettes est un phénomène en pleine expansion. Quelques clics sur une application suffisent parfois à transformer un engin limité à 25 km/h en un bolide dangereux. Les premiers contrôles à La Rochelle ont confirmé l'ampleur du problème, avec des vitesses hallucinantes atteignant 87 km/h.

trottinettes-electriques

À de telles allures, une trottinette n'est plus un mode de transport doux, mais une menace pour son conducteur et pour les piétons. Un engin débridé n'est techniquement plus adapté pour garantir la sécurité, que ce soit au niveau du cadre, du freinage ou de la transmission.

Que risque-t-on vraiment avec une trottinette débridée ?

Les sanctions sont lourdes, car le fait de débrider une trottinette la fait changer de catégorie juridique. Elle n'est plus considérée comme un EDPM mais comme un cyclomoteur non homologué. Cette requalification entraîne une cascade d'infractions aux conséquences financières potentiellement désastreuses :

  • Amende pour véhicule non conforme : Jusqu'à 1 500 euros (3 000 euros en cas de récidive).
  • Défaut d'assurance obligatoire : Amende pouvant aller jusqu'à 750 euros.
  • Confiscation du véhicule : La trottinette peut être immobilisée et saisie pour destruction.

Engwe Y600 03

Au total, la facture peut dépasser les 2 000 euros, sans compter les poursuites pénales en cas d'accident, car l'assurance ne couvrira aucun dommage.

Foire Aux Questions (FAQ)

Cette technologie va-t-elle être déployée dans d'autres villes ?

C'est très probable. La Rochelle fait figure de ville pionnière, mais de nombreuses métropoles comme Paris, Lyon ou Bordeaux sont confrontées aux mêmes problèmes de régulation de la micro-mobilité. Si l'expérimentation rochelaise s'avère concluante, le curvomètre pourrait rapidement devenir un outil standard pour les polices municipales de toute la France.

Quelle est la vitesse maximale autorisée pour une trottinette électrique ?

En France, la vitesse maximale autorisée pour une trottinette électrique (ou tout autre EDPM) est de 25 km/h. Au-delà, l'engin est considéré comme débridé et donc illégal sur la voie publique.

Mon vélo à assistance électrique est-il aussi concerné ?

Oui. Le curvomètre peut mesurer la vitesse de tous les engins de micro-mobilité. Un vélo à assistance électrique (VAE) dont l'assistance se coupe au-delà de 25 km/h est conforme. S'il a été débridé pour que le moteur continue de fonctionner au-delà de cette vitesse, il tombe sous le coup de la même réglementation et des mêmes sanctions que les trottinettes.