Parmi une classe de galaxies lointaines et compactes, il y a CANUCS-LRD-z8.6 qui se distingue particulièrement. Les données récentes confirment qu'elle abrite un moteur central actif, défiant les attentes pour une époque aussi reculée à seulement 570 millions d'années après le Big Bang.

Que révèlent les signatures spectrales de la galaxie ?

L'utilisation du spectrographe proche infrarouge (NIRSpec) du télescope spatial James Webb a été décisive pour percer la nature de l'objet énigmatique. Les chercheurs ont détecté des gaz ionisés tournant à grande vitesse, une signature typique des trous noirs en phase d'accrétion active.

Roberta Tripodi, auteure principale d'une étude publiée dans Nature Communications, qualifie cette découverte de " vraiment remarquable " avec la croissance anormalement rapide de l'objet.

Des caractéristiques indiquent une activité intense au sein d'une galaxie qui, pourtant, n'avait pas encore eu le temps de former beaucoup d'éléments lourds.

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Un ratio de masse qui intrigue les astrophysiciens

Ce qui surprend le plus, c'est la disproportion flagrante entre le trou noir et sa galaxie hôte. Habituellement, ces deux entités évoluent de manière synchronisée, mais ici, le trou noir est " surmassif " par rapport à la masse stellaire environnante.

Le télescope Webb a fourni les preuves nécessaires pour établir que ce monstre central a grandi beaucoup plus vite que sa galaxie. Des signes qui n'auraient jamais pu être observés avec les technologies précédentes.

Les futures pistes d'exploration

Cette anomalie cosmique ouvre la voie à de nouvelles théories sur l'Univers primordial et la formation des structures. Elle soulève des questions sur les processus permettant l'émergence si précoce d'objets aussi massifs.

Pour aller plus loin, les scientifiques prévoient de combiner les données du réseau ALMA avec de nouvelles observations du Webb, afin de sonder le gaz froid et la poussière. L'objectif est désormais de dénicher d'autres galaxies similaires.

N.B. : Source image : ESA/Webb, NASA & CSA, G. Rihtaršič (University of Ljubljana, FMF), R. Tripodi (University of Ljubljana, FMF).

Source : ESA