La bombe vient tout droit du rapport financier annuel 2024-2025 d'Ubisoft, et elle est tellement énorme qu'elle prète presque à rire... Yves Guillemot, le grand patron d'Ubisoft, y affirme noir sur blanc que les fameuses microtransactions "rendent l'expérience du joueur plus amusante".
Pourquoi une telle audace ? Parce qu'elles permettraient, dit-il, de "personnaliser leurs avatars ou progresser plus rapidement".
Il martèle qu'elles sont "toujours optionnelles", sous-entendant que si ça ne plaît pas, on peut juste les ignorer. Une vision qui contraste violemment avec ce que pensent la plupart des gamers, souvent exaspérés de voir du contenu autrefois inclus dans le prix de base être désormais monétisé. Clairement, la rentabilité est un moteur puissant pour l'éditeur, n'oublions pas le milliard de dollars généré par Assassin’s Creed Valhalla, en partie grâce à ces ajouts.
Pourquoi cette vision d'Ubisoft agace-t-elle autant les passionnés de jeux vidéo ?
Défendre les microtransactions, surtout dans des jeux "premium" – c'est-à-dire ceux qu'on paie déjà plein pot à l'achat – est perçu par beaucoup comme une véritable provocation. Imaginez un titre comme Assassin's Creed Shadows, vendu 70 dollars, qui vous propose ensuite d'acheter des éléments cosmétiques avec une monnaie spéciale… ça passe très mal auprès d'une grande partie des joueurs. Les critiques inondent les réseaux sociaux, des forums dédiés aux discussions enflammées sur Reddit, où les pratiques d'Ubisoft sont dépeintes comme une "horrible mixture de cupidité".
Si l'on peut encore tolérer les microtransactions dans les jeux gratuits (comme Warframe ou Fortnite), leur présence dans des titres "premium" est souvent ressentie comme une façon de "raboter" le contenu initial. Cette approche est d'autant plus mal vue que l'éditeur a déjà été épinglé par le passé pour ses méthodes, ce qui renforce l'idée d'un décalage profond entre la stratégie du studio et ce que veulent les joueurs. Malgré ce raz-de-marée de mécontentement, il ne faut pas s'attendre à ce qu'Ubisoft change radicalement de cap tout de suite. Certes, l'entreprise planche sur un groupe dédié à la monétisation et ses risques, mais sans donner de détails concrets sur les "lignes directrices, pratiques et recommandations" à venir.
Les microtransactions : Un pari risqué pour les géants du jeu vidéo ?
Le succès économique des microtransactions est une évidence, les chiffres parlent d'eux-mêmes : en 2024, 58% des revenus des jeux PC venaient de ces achats intégrés, avec des poids lourds comme Call of Duty: Black Ops 6 ou Fortnite en tête de course.
Pour les éditeurs, c'est une mine d'or, mais attention, le risque est réel. Prenez l'exemple d'Assassin's Creed Valhalla et ses boosts d'XP payants qui ont entrainé un tollé général, preuve que la ficelle est parfois trop grosse. La polémique autour de Star Wars Outlaws, un autre jeu Ubisoft qui aurait été un "flop financier" d'après des fuites internes, pourrait bien être liée à ces stratégies d'engagement des joueurs.
À force de pousser la monétisation, les éditeurs risquent de braquer leur propre communauté, même si une petite partie des joueurs apprécie la personnalisation. C'est un numéro d'équilibriste délicat entre maximiser les profits et maintenir la satisfaction des joueurs, un vrai casse-tête pour l'industrie du jeu vidéo actuelle. Les prochains titres d'Ubisoft, comme le remake de Prince of Persia: The Sands of Time ou Assassin’s Creed: Codename Hexe, seront scrutés à la loupe pour voir comment cette stratégie évolue.
Foire Aux Questions (FAQ)
Que sont les microtransactions dans les jeux vidéo ?
Les microtransactions, ce sont de tout petits achats que l'on fait directement à l'intérieur d'un jeu. Ça peut être pour des éléments cosmétiques, comme des tenues pour son personnage, ou pour des bonus qui aident à progresser plus vite, ou encore d'autres extras qui complètent le jeu de base.
Pourquoi les microtransactions font-elles autant débat dans les jeux qu'on a déjà achetés ?
Elles sont très critiquées parce que les joueurs ont déjà payé le prix fort pour avoir le jeu. Ajouter des microtransactions est souvent perçu comme si l'éditeur avait volontairement retiré du contenu qui aurait dû être là dès le début, ou comme une façon de nous forcer la main pour dépenser plus et avoir l'expérience complète.
Ubisoft compte-t-il changer sa politique sur les microtransactions à l'avenir ?
Malgré la forte contestation, il n'y a pas de signe clair qu'Ubisoft va faire un virage à 180 degrés tout de suite. L'entreprise a parlé de mettre en place un groupe de travail pour étudier la monétisation, mais elle n'a pas donné de détails précis sur les changements qu'elle envisage.