Face au problème du démarchage téléphonique abusif, de nouvelles règles sont en vigueur depuis le début de l'année. Les appels publicitaires ne sont permis qu'en semaine et dans des créneaux horaires spécifiques (10 à 13h et 14 à 20h).
Le démarchage est également censé se faire à partir de numéros spécifiques , ce qui devait faciliter l'identification et la nature de l'appel, qu'il s'agisse de prospection commerciale ou d'appels de services techniques.
En cas de non respect de ces règles, des sanctions sont prévues, pouvant aller jusqu'à 375 000 € pour une entreprise ou 75 000 € pour une personne physique.
Du téléphone fixe au portable
Quelques mois après la mise en application de ces règles, l'association UFC-Que Choisir observe...que peu de choses ont changé, et pour cause. Car si le démarchage sur téléphone fixe a un peu reculé, c'est celui sur smartphone qui s'est développé.
Ainsi 72% des personnes interrogées lors de l'enquête réalisée par l'UFC-Que Choisir indiquent être démarchés au moins une fois par semaine sur leur téléphone portable, et près de 40% pestent contre un démarchage quotidien.
Le mobile étant toujours à portée de main, c'est un canal tentant pour les démarcheurs, malgré les restrictions et les sanctions, et l'encadrement ne semble pas voir porté ses fruits.
Beaucoup de mesures, peu d'effets
48% des personnes interrogées trouvent ainsi qu'elles sont plus dérangées que l'an dernier (contre 20% estimant être moins dérangées) et le démarchage téléphonique reste honni de la très grande majorité : ils sont 77% à le trouver très agaçant et 97% à en avoir une mauvaise opinion.
La plateforme Bloctel de signalement des appels abusifs ne permet pas vraiment d'y mettre un terme, même si elle peut aider à identifier les plus grandes nuisances pour tenter de les circonscrire.
L'UFC-Que Choisir note cependant que les mesures d'encadrement de différents secteurs d'activité, comme l'assurance ou la rénovation énergétique, peinent à protéger les consommateur et ne voit guère qu'une interdiction de la pratique dans son ensemble comme solution, avec comme seule atténuation l'accord des personnes en amont des campagnes mais qui reste difficile à mettre en place et sans doute peu intéressant pour les démarcheurs.