Vous pensez faire une bonne affaire en comparant le prix proposé d'un article par rapport à un prix de référence barré ? Vous êtes sans doute en train de vous faire avoir.
C'est en substance ce que dénonce l'association de consommateurs UFC-Que Choisir en s'attaquant aux "pratiques contestables des professionnels" sur les "prix de comparaison" qui "dupent les consommateurs en leur faisant miroiter de belles affaires".
La plupart des prix barrés ne sont pas conformes
Il existe pourtant une directive européenne Omnibus imposant que l'affichage de la réduction se fasse d'après le prix le plus bas pratiqué un mois auparavant. Dans les faits, l'association de consommateurs constate que c'est effectivement le cas dans moins de 4% des plus de 6500 annonces analysées sur les principaux sites de commerce en ligne.
L'UFC-Que Choisir accuse les professionnels de contourner le dispositif en utilisant un prix de comparaison fantaisiste qui sert de référence pour faire croire que le nouveau prix le temps d'une promotion est une bonne affaire.
Plus de 9 prix barrés sur 10 n'ont donc aucune base conforme à la réglementation et la multiplication des dénominations qui leur sont attribués entretient la confusion en empêchant de comprendre leur provenance. Le calcul de ces prix de comparaison est totalement opaque et ne permet aucune vérification.
Pour une application stricte de la réglementation européenne
Il est donc facile pour le vendeur d'afficher un prix de comparaison arbitraire permettant de gonfler les promotions et de faire croire à l'affaire du siècle. Les réductions conformes à la réglementation Omnibus sont en moyenne de 6%. En trichant sur le prix de comparaison, cette moyenne atteint 25% sur les annonces non réglementées, laissant croire à des promotions particulièrement intéressantes.
L'UFC Que Choisir annonce déposer plainte contre 8 enseignes : Amazon, ASOS, Cdiscount, E.Leclerc, La Redoute, Rue du Commerce, Veepee et Zalando. L'association va également alerter la Commission européenne sur "les dérives des professionnels" en demandant une application stricte de la directive Omnibus.