Europe logo pro La fin des surcoûts de l'itinérance en Europe est programmée pour juin 2017, après plusieurs années de tarifs plafonnés imposés aux opérateurs télécom pour tendre vers le coût des communications nationales et préparer le marché télécom unique européen, grand rêve de la Commission.

Les surcoûts sont vus comme un frein au déplacement des consommateurs au sein de la zone Europe et un système pénalisant pour les touristes à l'étranger qui ne peuvent utiliser leur téléphone portable pour accéder à leurs services habituels ou à des services locaux sous peine du "bill shock", la facture salée à la rentrée du séjour.

Les surcoûts du roaming devront cesser à partir de juin 2017 mais une série de concessions a été proposée aux opérateurs et leur négociation, qui se joue actuellement avant les décisions de fin d'année, conduit logiquement le secteur télécom à faire preuve d'un lobbying intense pour tenter d'arracher un maximum de conditions favorables.

Ce lobbying intensif est dénoncé par l'association UFC Que Choisir qui craint que, une fois de plus, le consommateur soit le dindon de la farce, derrière les grandes promesses. Le diable se cachant dans les détails, l'association note que l'"usage raisonnable" du mobile à l'étranger n'est pas strictement défini et fait l'objet de discussions.

L'association appelle donc à la vigilance face à des "garde-fous" qui "doivent cependant être élaborés de telle sorte à ne pas trahir l'esprit de la fin des frais d'itinérance" et par rapport à des critères pas assez précis pour distinguer ce qui relève de l'usage raisonnable ou de l'abus.


Abaisser aussi les tarifs de gros
L'UFC Que Choisir note également que "pour que la fin des frais d'itinérance soit économiquement soutenable pour les opérateurs, les tarifs du marché de gros doivent être fortement abaissés par rapport à ceux en vigueur".

Cependant, note l'association, certains opérateurs dans les pays à forte migration touristique cherchent au contraire à obtenir "des frais de gros les plus élevés possibles", afin de maintenir des marges élevées, et souvent au détriment des plus petits opérateurs (qui génèrent moins de volume et seront plus souvent amenés à payer qu'à recevoir).

L'UFC Que Choisir "demande au Gouvernement français de défendre au sein du Conseil européen l'intérêt des consommateurs en résistant au lobbying effréné d'opérateurs qui s'inscrivent à contresens de l'histoire européenne", et demande à tous les intervenants de prendre les dispositions pour que la fin des surcoûts du roaming ne soit pas une étape vide de substance.