Il y a quelques semaines, le Premier ministre britannique David Cameron évoquait l'idée de faire interdire les messageries instantanées protégées par un chiffrement des données. Une réponse aux actes terroristes qui seraient selon lui, facilités par ces nouvelles messageries dont la sécurisation se pose comme un obstacle aux services de renseignement et aux enquêteurs.
Le cas n'est pas isolé, il est même partagé par Gilles de Kerchove, coordinateur de la lutte antiterrorisme de l'Union européenne. Il évoque ainsi, dans un document condifentiel révélé par StateWatch, des propositions sur le sujet qui seront abordées lors d'une rencontre informelle entre les ministres de la Justice et de l'Intérieur des pays membres de l'UE ce 29 janvier.
"Depuis les révélations d'Edward Snowden, les entreprises d'Internet et de télécommunications ont commencé à utiliser souvent du chiffrement dé-centralisé qui rend de plus en plus difficile techniquement l'interception légale par les autorités nationales compétentes, ou même impossible", regrette-t-il.
"La Commission (européenne) devrait être invitée à étudier de nouvelles règles obligeant les entreprises d'Internet et de télécommunications opérant dans l'Union Européenne à fournir sous certaines conditions telles que décrites dans les lois nationales et dans le plein respect des droits fondamentaux l'accès aux communications par les autorités nationales compétentes (par ex. partager les clés de chiffrement)".
Outre atlantique, l'idée a également fait son chemin, et Barack Obama a déjà fait le constat : " Les réseaux sociaux et internet sont le principal moyen par lequel ces organisations terroristes communiquent." " Si nous découvrons des preuves d'un complot terroriste... et que malgré un numéro de téléphone, malgré le fait que nous ayons une adresse de réseau social ou une adresse e-mail, nous ne puissions pas les pénétrer, c'est un problème."
Manuel Valls a récemment annoncé qu'une loi viendrait prochainement étendre les possibilités de surveillance sur Internet. Ce renforcement pourrait être l'occasion d'obliger les prestataires à fournir des moyens permettant à des instances d'organiser des écoutes.