Aussi étonnant que cela puisse paraitre, le sort de centaines de détenus est laissé chaque année dans les "mains" de logiciels perfectionnés décidant de leur capacité à profiter d’une libération conditionnelle.

15 États américains ont commencé à utiliser régulièrement des ordinateurs pour décider plus ou moins automatiquement de chaque cas. Ce sont entre 50 et 100 facteurs différents qui sont pris en compte par des machines avant de décider s’il est justifié ou non d’autoriser une remise en liberté conditionnelle à des détenus.

Le système semble fonctionner puisque le nombre de détenus dans ces prisons tests a diminué de 1% en 2011 et plus encore en 2012. La raison avancée par les établissements n’est pour autant pas que le système libère plus de détenus qu’avant, mais que la sélection est suffisamment performante pour éviter que ces détenus libérés ne récidivent et ne retournent en prison.

Seulement 12% des détenus libérés sur parole ont récidivé en 2011 avec le système contre 15% en 2006.

Les systèmes de sélection automatisés prennent en considération un ensemble de détail comme l’âge du prévenu lors de sa première arrestation, son niveau d’éducation et un ensemble d’autres facteurs sans être perturbés par le facteur émotionnel. Pour autant, aucun système n’est infaible, un des outils baptisé Compas voit ainsi ses décisions révisées par des juges dans 8 à 15 % des cas.

L’utilisation de ces algorithmes a plusieurs objectifs : décharger une partie du travail des commissions, réduire les couts des administrations et sélectionner les détenus sujets à une remise en liberté conditionnelle avec plus de fiabilité.

D’après plusieurs études, les auteurs de crimes importants comme les violeurs ou les meurtriers sont moins sujets à la récidive que les petits délinquants. Pourtant, face à une commission d’étude, le facteur humain fait que ce sont souvent ces derniers, davantage susceptibles de récidiver qui profitent d’une remise en liberté.

Paradoxalement, si le système informatisé peut sembler aveugle et totalement impartial, il soulève toutefois quelques problèmes liés au racisme. En effet, les algorithmes prennent en compte l’âge de la première arrestation du détenu ainsi que le nombre d’arrestations ou encore les types de délits. Or, les arrestations elles-mêmes ne sont pas toujours impartiales et peuvent faire entrer la notion de ségrégation dans le système, c’est pourquoi la commission constituée d’humains reste (heureusement) toujours décisive sur les comptes rendus des algorithmes.

Source : The Verge