Pour rappel, Vice Media Group, dont la valorisation avait été évaluée à 5,7 milliards de dollars en 2017, produit des contenus (articles...) dans 25 langues, avec plus de trente bureaux à travers le monde. Le groupe médiatique, dont l'accès est gratuit, se repose principalement sur la publicité pour générer des revenus, tout comme de nombreux sites français dont GNT.

Aujourd'hui, nous apprenons que le conglomérat médiatique américain Vice a fait faillite. Dans un contexte de déclin du marché publicitaire, cette déclaration était prévisible depuis plusieurs semaines.

Un regroupement d'entreprises, comprenant la firme d'investissement Fortress Investment Group, principal créancier de Vice, va ainsi prendre le contrôle du groupe pour 225 millions de dollars, à moins qu'une offre supérieure ne soit présentée par d'autres parties, selon le communiqué publié le lundi 15 mai.

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Avec la détérioration de la conjoncture économique, le marché publicitaire est devenu ces dernières années plus tendu, étant majoritairement dominé par les géants technologiques tels que Google et Facebook. Avec moins de recettes publicitaires (les adblock en hausse n'ont pas aidé), mais les mêmes charges (salaires des journalistes, serveurs..), la situation n'était plus viable.

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"Vice continuera ses opérations pendant toute la procédure", précise cependant le média.

Au tournant des années 2010, Vice a symbolisé, à l'instar de BuzzFeed ou du Huffington Post, une nouvelle génération de médias d'information entièrement en ligne qui aspirait à perturber les anciens mastodontes.

Les médias gratuits sont les plus vulnérables dans un contexte économique difficile, ce qui a poussé de nombreux acteurs historiques à procéder à des licenciements, de la radio publique NPR au Washington Post, en passant par la chaîne CNN. Un autre géant a d'ailleurs annoncé en avril dernier la fermeture du site BuzzFeed News, entraînant 180 licenciements.

Toutes ces fermetures montrent peut-être la fin d'un modèle économique qui perdure depuis plus de 20 ans (accès gratuit contre l'affichage de publicités) et le basculement vers un nouveau modèle avec des sites payants (comme Mediapart en France ou le The New York Times aux USA). À moins que les sites internet ne disparaissent quasi tous dans un futur proche pour un basculement sur les réseaux sociaux, ce que font déjà en majorité les jeunes qui s'informent sur ces plateformes.