Dans une vidéo sur YouTube qui a connu un certain écho sur les réseaux sociaux, un individu s'est vanté de percevoir 1 800 € nets par mois " sans rien foutre, sans bosser ", en cumulant plusieurs aides sociales.
Il fait mention de l'allocation aux adultes handicapés, l'allocation de solidarité spécifique et l'aide au logement. Le youtubeur précise néanmoins qu'il est en très bonne santé et handicapé sur le papier. " J'ai fait valoir un handicap invisible auprès de la MDPH. "
Moyennant 300 €, l'homme propose en outre ses services pour expliquer comment toucher, et donc en l'occurrence frauder, l'allocation aux adultes handicapés. Une vidéo toutefois très confuse - retirée depuis - et difficile à suivre.
Une réaction du gouvernement
En début de semaine, la ministre des Solidarités et des Familles a indiqué avoir diligenté un contrôle de la Caisse nationale des allocations familiales et avoir saisi la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH).
" En quelques heures, cet individu a été identifié. Si une fraude est avérée, des poursuites seront immédiatement engagées et les aides indûment perçues recouvrées ", a écrit Aurore Bergé sur la plateforme X. Elle ajoute que l'année dernière, plus de 32 millions de contrôles ont été effectués et ont mené à la détection de 48 692 cas de fraudes pour un montant de 351,4 millions d'euros.
La médiatisation de la vidéo a même conduit le ministre délégué aux Comptes publics à annoncer un dispositif qui sera inscrit dans le projet de loi de finances 2024 et présenté à la fin du mois en Conseil des ministres. Sur Sud Radio, Thomas Cazenave a ainsi évoqué un " délit de promotion de la fraude ", dans le but de " condamner ceux qui font la promotion de la fraude fiscale ou sociale. "
Dans l'attente de l'enquête administrative
Le Parisien rapporte que l'avocat du youtubeur mis en cause a assuré que les aides sociales perçues par son client ne sont " aucunement le fruit d'une duperie. "
Concernant la vidéo polémique, il déclare : " Cette vidéo n'est en rien la reconnaissance bravache d'une escroquerie aux aides sociales, mais bien au contraire, la preuve des importantes vulnérabilités psychiatriques connues par notre client. "