Dans le cas de fractures complexes, les chirurgiens ont recours à un arsenal d'outils pour réduire et maintenir les os. Et ce sont généralement des broches, vis et plaques en titane ou autre métal qui sont utilisées pour solidifier la structure osseuse des patients le temps de la guérison.
Mais depuis quelques mois, des chercheurs de l'Univerité Tufts et du Beth Isreael Deaconess Medical Center de Boston testent une nouvelle approche : l'utilisation de vis moulées à partir d'un matériau naturel produit par les vers à soie.
Ces vis réalisées en soie sont actuellement utilisées sur les os des rats, et présentent des avantages indéniables sur leurs homologues métalliques selon les chercheurs.
La soie se veut ainsi bien plus biocompatible que l'acier, de ce fait, le corps humain l'accepte plus facilement, ce qui limite les chances de développer une infection pendant le processus de guérison. Les pièces réalisées en soie sont également très résistantes notamment vis-à-vis des fluides corporels et des changements de température. Et contrairement à l'acier, passé quelques mois, la soie finie par casser et à être totalement absorbée par le corps.
Le Dr Ahmed Mohamed Said Ibrahim, qui mène actuellement des tests chez les rats a indiqué qu'il serait prochainement testé l'ajout d'antibiotiques dans la soie lors du processus de moulage des pièces, ce qui réduirait un peu plus les chances d'infection et permettrait d'accélérer la guérison.
Les tests menés sur les rats sont encourageants, et ils devraient être prochainement portés vers des espèces animales plus grosses comme des porcs ou des moutons avant d'envisager des tests humains. Un des autres avantages de ces prothèses, c'est qu'elles se veulent totalement transparentes aux détecteurs de métaux, tout comme aux rayons X, ce qui permet aux chirurgiens de constater plus facilement l'état de guérison d'un patient puisque sa vue n'est pas bloquée par des plaques ou des systèmes de fixations à la taille parfois impressionnante.