Donald Trump a signé une proclamation qui pourrait bien redessiner le paysage de l'immigration qualifiée aux États-Unis. La mesure phare est l'instauration de frais s'élevant à 100 000 dollars pour toute nouvelle demande de visa H-1B.
Après une brève confusion initiale, la Maison-Blanche a précisé qu'il s'agirait d'un paiement unique et non annuel. Une clarification qui n'a que très peu calmé l'onde de choc qui s'est propagée à travers la Silicon Valley et au-delà.
Un séisme pour les géants de la technologie
Dans les heures ayant suivi l'annonce, une véritable vague de panique a déferlé sur les plus grandes entreprises technologiques, extrêmement dépendantes de ces talents venus de l'étranger.
Des messages internes consultés par plusieurs médias révèlent que des groupes comme Amazon et Microsoft ont immédiatement conseillé à leurs employés détenteurs de visas H-1B d'éviter tout voyage international et à ceux se trouvant à l'étranger de rentrer aux États-Unis en urgence.
CNBC rapporte qu'Amazon compte à lui seul plus de 14 000 travailleurs sous ce statut. Microsoft et Meta sont à plus de 5 000, et plus de 4 000 pour Apple et Google. Pour ces entreprises, la nouvelle taxe représente un obstacle financier et une menace directe pour leur capacité à attirer les meilleurs profils, notamment indiens et chinois.
Protéger le travailleur américain, l'argument de la Maison-Blanche
Pour justifier cette décision radicale, l'administration Trump avance comme argument principal la protection des travailleurs américains. Selon elle, le système du visa H-1B a été dévoyé, en particulier par le secteur informatique, pour recruter une main-d'œuvre étrangère moins chère et remplacer les employés locaux.
La Maison-Blanche cite des statistiques telles que la part des travailleurs en informatique sous visa H-1B qui a grimpé de 32 % à plus de 65 % en deux décennies. Elle pointe aussi du doigt des entreprises qui licencieraient des milliers d'Américains tout en recevant des milliers d'approbations pour des visas H-1B.
Pour une porte-parole : « Le président Trump a promis de donner la priorité aux travailleurs américains, et cette action de bon sens le fait en décourageant les entreprises de spammer le système et de faire baisser les salaires. »
La Gold Card, l'autre volet d'une immigration à deux vitesses ?
En parallèle de ce durcissement, une autre annonce a fait grand bruit, la création d'un programme baptisé Gold Card. Ce nouveau sésame remplace les anciens visas pour compétences extraordinaires.
Le critère principal est le paiement d'un million de dollars au département du Commerce pour une candidature individuelle, et deux millions de dollars si elle est sponsorisée par une entreprise. L'administration Trump prétend que ce programme pourrait rapporter plus de 100 milliards de dollars.
Il soulève aussi des critiques accusant le gouvernement des États-Unis de privilégier la fortune au talent et de mettre en place une immigration à deux vitesses.