La visioconférence était un thème très porteur à l'arrivée de la 3G : on allait communiquer d'une nouvelle façon sur son mobile en regardant dans les yeux son correspondant et renforcer l'affectif des échanges.
Il n'aura pas fallu longtemps pour se rendre compte que la sauce n'a pas du tout pris du côté du public, la faute à des tarifs prohibitifs, à une technique pas forcément satisfaisante et à un effet nouveauté qui s'est rapidement affadi, alors que l'appel téléphonique lui-même est en train de céder la place au SMS.
A tel point que les fabricants ont fini par ne plus proposer d'APN en façade sur la plupart de leurs terminaux. Cependant, l'évolution des technologies mobiles, l'accroissement des débits et les passerelles entre réseaux mobiles et fixes pourrait conduire à un retour de la visioconférence dans la sphère mobile.
Apple l'a remise au goût du jour avec l' iPhone 4 et la fonctionnalité FaceTime qui, bien que n'étant disponible qu'en version WiFi actuellement, relance la mode de la communication vidéo. D'autres alternatives émergent dans le même temps, à l'image du service Tango d'appels vidéos gratuits en WiFi ou 3G, suggérant un regain d'intérêt pour ce créneau.
Il manque encore certains ingrédients
Les tablettes tactiles, avec leur grand affichage ( en général de 7 à 12" ), pourraient également participer au retour de la visioconférence en en renouvelant l'expérience. Le groupe américain Cisco, qui croit très fortement au succès de la vidéo mobile et de la visioconférence mobile, a d'ailleurs axé le lancement de sa première tablette tactile professionnelle, la Cisco Cius, précisément sous l'angle de la visioconférence.
Les briques logicielles ( le middleware ) permettant de faire participer des utilisateurs de smartphones ou de tablettes à des conversations vidéo en groupe sont également en train d'être déployées, comme c'est le cas avec l'annonce faite par Polycom, note le journal Les Echos.
C'est que le potentiel pour les applications de visioconférence, si elle arrive à trouver son chemin vers le grand public, est énorme : télé-santé, éducation, services à valeur ajoutée peuvent générer de substantiels revenus et servir à bâtir de nouveaux modèles économiques.
Cependant, si les technologies évoluent, toutes les conditions ne sont pas encore remplies pour assurer l'essor de la visioconférence. Il manque un gros effort d'interopérabilité des différents services et des infrastructures capables de supporter de nombreux flux vidéos, gourmands en data.
Or, pour le moment, les opérateurs eux-mêmes sont échaudés et pas encore remis du fiasco des offres de visioconférence mobile aux débuts de la 3G. La formule du succès reste à trouver.
Publié le
par Christian D.
Source :
Les Echos
Journaliste GNT spécialisé en mobilité / Ante-Geek des profondeurs du Web et d'ailleurs
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