L'essor de la mobilité électrique et l'émergence de nouveaux fabricants modifient considérablement le tableau de l'industrie automobile mondiale. Cependant, en France, l'enthousiasme n'est pas universel.

Un large sondage réalisé par le Boston Consulting Group (BCG) et NielsenIQ-GfK brosse un tableau nuancé. Parmi les 9 000 conducteurs interrogés dans dix nations, les 1 000 Français questionnés se démarquent par leur prudence manifeste et leur résistance affichée.

Pourquoi la voiture électrique ne parvient-elle toujours pas à séduire ?

Le chiffre est frappant. 29% des automobilistes français utilisant des véhicules thermiques ou hybrides affirment qu'ils ne feront « jamais » la transition vers les voitures entièrement électriques
C'est bien plus que la moyenne européenne (24%) et américaine (28%). En Chine ? Ils ne sont que 6% à le penser.

Les raisons ? Toujours les mêmes. L'autonomie jugée insuffisante (54%), le prix d'achat élevé (53%) et les délais de recharge jugés trop longs (48%).
Fait notable : les Français semblent moins préoccupés que d'autres par l'insuffisance de bornes, ce qui indique que les progrès en matière d'infrastructure ont été remarqués. Toutefois, cela ne suffit pas à dissiper leurs incertitudes.

Les marques chinoises sont-elles ignorées ?

La suspicion se manifeste de manière accrue à l'égard des nouveaux venus. Bien que 10 à 20% des Européens, et même 36% des Brésiliens, envisagent d'acquérir une voiture chinoise, la France se démarque comme le pays le moins enclin à cette idée.
Seulement 9% des Français affirment s'y intéresser. C'est légèrement au-dessus de la proportion d'Américains (7%).

Malgré des tarifs compétitifs et une avance technologique avérée (BYD, MG, XPeng), le scepticisme persiste. Les marques chinoises ont donc une opportunité d'expansion sur le marché français où elles détiennent actuellement 3%, bien que la méfiance soit bien présente.

Cette résistance est-elle propre uniquement à la voiture ?

Non, la recherche révèle un écart culturel plus important. Des technologies prisées en Chine, telles que la conduite autonome, les services sur demande ou les mises à jour de logiciels, suscitent une certaine réserve en France.

Un exemple précis : uniquement 26% des Français seraient d'accord pour monter dans un taxi entièrement autonome, comparé à 61% des Chinois. De la même façon, bien que l'achat en ligne soit en hausse (25% disposés à le faire), une majorité des Français préfère toujours bénéficier de conseils en personne dans les concessions.

Les détenteurs de véhicules électriques sont-ils persuadés ?

Oui, c'est là le grand paradoxe. Alors que 55% des propriétaires de véhicules thermiques envisagent d'acheter un autre véhicule thermique (et 15% un électrique), la situation est différente chez ceux qui ont fait la transition.

71% des possesseurs de voitures électriques (VE) affirment qu'ils opteraient de nouveau pour un VE s'ils avaient à faire ce choix. Uniquement 14% envisageraient de revenir à l'énergie thermique. Il apparaît donc que l'inertie et la puissance des habitudes constituent le principal obstacle, étant donné qu'une fois la démarche initiée, l'adoption est élevée.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelles sont les raisons qui poussent à choisir l'électrique ?

Pour les Français qui osent faire le saut, les raisons sont principalement de nature pratique. Parmi les préoccupations figurent l'économie à long terme (41%), les questions environnementales (36%) et le confort de conduite, y compris le silence et la douceur (29%).

La loyauté envers les marques traditionnelles est-elle solide ?

En surface, oui, mais elle est fragile. 32% des consommateurs de marques généralistes et 43% de marques haut de gamme souhaitent acquérir à nouveau la même marque. Néanmoins, ces statistiques cachent une compétition acharnée. En Chine, ce taux chute à 9%, démontrant la capacité des nouveaux intervenants à perturber rapidement les normes en place.