Face aux prix encore élevés des véhicules électriques avec pourtant la nécessaire transition vers les motorisations électriques d'ici 2035, le gouvernement avait cru trouver la parade en promettant de mettre en place une offre de leasing de voitures électriques pour 100 euros / mois à destination des ménages les plus fragiles, financé par un investissement de l'Etat de 1,3 milliard d'euros.
Outre ce tarif bas, plusieurs critères définissent cet engagement, comme le recours à des véhicules électriques d'origine européenne, à savoir fabriqués sur le Vieux Continent.
Or, c'est bien le problème actuellement : pour concrétiser la proposition de leasing social rapidement avec des véhicules neufs, il faudrait passer dans l'immédiat par des véhicules fabriqués en Chine, même s'ils peuvent être commercialisés par des marques européennes. C'est par exemple le cas de la Dacia Spring, la seule qui pourrait entrer à peu près dans le cadre (120 euros / mois en leasing)...mais qui est fabriquée en Chine.
Pas de véhicules européens entrant dans les clous
Actuellement, les véhicules électriques européens susceptibles d'intégrer l'offre de leasing seraient largement au-dessus des 100 euros / mois (La Peugeot e-208 est à 208 euros par mois tandis que la Renault Zoe est à plus de 260 euros / mois, par exemple), à moins éventuellement d'avoir recours à des véhicules d'occasion.
Le gouvernement assure pourtant que le dispositif de leasing social est en cours de finalisation et pourrait être lancé dès la fin de l'année. Or, selon le journal Challenges, les constructeurs ne seraient pas en mesure de descendre en-dessous de 150 à 180 euros / mois en leasing dans le meilleur des cas.
Les voitures électriques d'occasion peuvent-elles permettre de combler cette différence de prix ? Rien n'est moins sûr, entre un marché d'occasion tendu qui fait grimper les prix, la disponibilité faible des véhicules électriques en occasion et les problématiques de décote.
Des plans B pour trouver des véhicules éligibles
Une solution pourrait toujours venir de la récupération des flottes de véhicules électriques d'entreprise. Cela permettrait de proposer plusieurs dizaines de milliers de véhicules électriques répondant aux exigences du programme de leasing social tel que voulu par le gouvernement, avec un bémol : il n'y en aura pas pour tout le monde.
D'autres pistes sont envisageables, comme le retrofit qui transforme les véhicules thermiques en véhicules électriques à moindre frais. Cette solution, qui est à l'étude dans l'industrie pour nombre de véhicules n'ayant pas d'alternatives commerciales électriques, pourrait également contribuer à fournir une partie des véhicules destinés au leasing à 100 euros / mois.
Mais tout ceci va demander une sérieuse organisation et un certain nombre de garanties qui annoncent déjà une véritable...usine à gaz ?