Cinq individus ont été interpellés lors du démantèlement d'un réseau international de vol de voitures. L'enquête, initiée en 2023, révèle un mode opératoire high-tech : l'utilisation d'enceintes musicales reprogrammées pour déverrouiller et démarrer les véhicules.
C'est un coup de filet majeur annoncé ce dimanche 9 novembre par la gendarmerie nationale. Un réseau criminel international, spécialisé dans le vol de voitures high-tech, vient d'être démantelé après une enquête de plus d'un an.
L'enceinte musicale : la nouvelle clé des voleurs
Tout commence en septembre 2023. L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) s'inquiète alors d'une recrudescence notable de vols ciblant spécifiquement des véhicules de marques japonaises.
L'enquête, confiée à l'Unité nationale cyber et dirigée par le parquet de Paris, révèle rapidement un mode opératoire stupéfiant. Les malfaiteurs n'utilisaient pas de pieds-de-biche, mais bien des enceintes musicales reprogrammées, rapporte l'AFP.
Ces appareils, certains de marque JBL, selon Le Parisien, et modifiés artisanalement, permettaient de déverrouiller et de faire démarrer les voitures en quelques instants, en exploitant les failles des systèmes informatiques des constructeurs.
Une organisation artisanale aux ambitions mondiales
Le principal suspect, décrit comme un technicien automobile ayant basculé dans l'illégalité, fabriquait ces dispositifs illégaux depuis 2022.
Ces outils étaient ensuite vendus et distribués à très grande échelle. La commercialisation passait par des canaux de messageries chiffrées, garantissant l'anonymat des transactions (entre 1000 et 10 000 €, selon la sophistication) et la discrétion des acheteurs.
Les enquêteurs ont réussi à tracer des expéditions de colis vers une vingtaine de pays. L'Europe, les États-Unis, le Moyen-Orient, l'Asie et l'Afrique : le marché était devenu totalement global.
Un butin estimé à un million d'euros
L'opération coordonnée a conduit à l'interpellation de cinq individus. Les arrestations ont eu lieu en Île-de-France, en Eure-et-Loir et dans le Gard. Trois d'entre eux ont été immédiatement placés en détention provisoire.
L'enquête a également nécessité des opérations en Italie, confirmant la dimension transnationale du réseau. Les saisies reflètent l'ampleur de ce trafic juteux.
Au total, la gendarmerie a mis la main sur six véhicules, des biens de luxe, et plus de 100 000 euros, dont près de 40 000 en numéraire. La valeur marchande totale du butin, en incluant les dispositifs de vol saisis, est estimée à environ un million d'euros. L'enquête se poursuit pour identifier l'ensemble des ramifications de ce réseau ingénieux.